Le Burkina Faso est un pays agricole. Une bonne campagne agricole est synonyme d’une bonne saison pluvieuse. C’est donc dire que l’expansion de ce domaine d’activité qui emploie près de 80% de la population, dépend de dame nature.
Cependant il faut noter que ces dernières années, les pluies qui s’abattent sur le pays, surtout celles diluviennes tendent à devenir sources de plusieurs maux. En effet, le pays enregistre de plus en plus d’inondations avec ses corollaires de dégâts : des voies impraticables, des dégâts matériels, des eaux stagnantes entraînant souvent des problèmes d’hygiène. Nous savons pourtant que le manque d’hygiène, peut être source de maladies.
Il y a ce dicton qui dit qu'après la pluie, vient le beau temps. Malheureusement à Ouagadougou, après la pluie, c’est un paysage de désolation qui s’offre à voir. Le sol est entièrement couvert de boue, les sachets plastiques, les restes de repas, les ordures, et j’en passe, sont traînés par ci et par là offrants comme parfum des odeurs nauséabondes. Cette insalubrité à l’intérieur ou devant les portes des habitations ne sont pas sans conséquences sur la santé des populations.
En effet, la saison des pluies est la période par excellence pour la prolifération des moustiques avec la présence des eaux stagnantes. Celles-ci contribuent à leurs tours à l’émergence des maladies telles que le paludisme et la dengue, des maladies mortelles au Burkina. Selon l’organisation mondiale de la santé, 90% des cas de paludisme et 92% des décès dus au paludisme sont survenus en Afrique. En outre, il y a les maladies infectieuses gastro-intestinales telles que la dysenterie ou le choléra. Rappelons que ces maladies diarrhéiques encore appelées maladies des mains sales sont plus récurrentes en période de pluie. Notons également que la population est plus exposée à un plus grand risque d’intoxication alimentaire, à travers les mouches et les cafards, qui sont les principaux vecteurs des bactéries qui pullulent dans les maisons en raison de l’humidité ambiante.
Au regard de toutes ces manifestations, il y a donc lieu de songer à l’assainissement des villes avant et pendant la saison des pluies. La construction des caniveaux n’est plus une alternative mais une nécessité. La population et l’Etat, sont interpellés afin de veiller à l’entretien de ce qui existe déjà. Il est aussi temps d’adopter des comportements citoyens en évitant de déverser des ordures dans les caniveaux et en ayant une bonne hygiène dans les lieux d’habitation.
Edwige SANOU