Avoir un jardin, des fleurs, des plantes dans sa concession, contribue à renforcer le bien-être de celui qui en possède, et ce, de par ses fleurs, ses couleurs et l’harmonie de la nature qu’ils ont la magie de dégager. Aussi, les plantes et les fleurs peuvent servir pour les soins thérapeutiques et esthétiques grâce à la phytothérapie. Toutefois, si la présence des plantes et des fleurs dans une maison offre un bien-être psychologique, une senteur et havre paradisiaque à ses habitants, elle peut aussi être source de maladies en Afrique, notamment au Burkina Faso. Cela, car les plantes et les fleurs sont aussi le nid des moustiques qui provoquent la dingue et le paludisme.
Ils sont de plus en plus nombreux les Burkinabè qui tombent amoureux des fleurs et des plantes et qui n’hésitent pas à en planter chez eux. Il n’est donc pas rare de voir de nos jours des habitations bien décorées avec des fleurs et des plantes de toutes sortes.
Plusieurs raisons expliquent la présence de plus en plus accrue des fleurs et des plantes dans les habitations. Si pour certains, c’est juste pour embellir les maisons, pour d’autres par contre, cet amour est plus thérapeutique en raison des vertus de certaines plantes.
Mais, à côté de leurs vertus thérapeutiques et de leur fonction d’embellissement, les plantes et les fleurs à l’intérieur des concessions peuvent être sources de maladies. Ce qui fait que les Burkinabè n’arrivent pas à profiter pleinement de leur « nid paradisiaque » offert par les plantes et les fleurs qu’ils ont plantées, car elles contribuent à la prolifération des moustiques qui sont des vecteurs de maladies, en l’occurrence le paludisme et la dingue qui déciment chaque année de milliers de personnes.
Les moustiques contrarient cette vie paradisiaque que sont censées apporter les plantes et les fleurs. En effet, avec la prolifération des moustiques que les hommes facilitent en prenant soin des merveilles de la nature, ils augmentent leur vulnérabilité, car étant d’avantage exposés à ces « suceurs de sang ».
En effet, dans la journée les piqûres des moustiques tigres transmettent la dengue et le soir les piqûres de l’anophèle femelle causent le paludisme. Selon le rapport de situation N°26 du 26 octobre 2017, produit par le ministère de la santé sur la situation de la dingue au Burkina Faso, le pays a enregistré du premier jour de l’année 2017 jusqu’à la date du 26 octobre 2017, un total de 6671 cas suspects de dingue dont 13 décès enregistrés. Au 26 octobre 2017, il a été enregistré 134 cas suspects dont 46 cas probables et 00 décès dans la région du Centre.
Quant au paludisme, le rapport du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) montre qu’en 2017, environ deux (02) millions de cas avec 680 décès (seulement pour les trois premiers mois de l’année), ont été enregistrés.
Compte tenu de la dangerosité de ces moustiques, il ne faut pas prendre à la légère cette prolifération dans les lieux d’habitations que facilitent les plantes et les fleurs, et ce, malgré le bien-être qu’elles peuvent aussi apporter. Les fleuristes à l’instar de monsieur TIENDREBEOGO, et de monsieur Hermann SOME recommandent donc aux amoureux de la verdure un traitement mensuel des plantes, afin d’éloigner un temps soit peu les moustiques, voire même diminuer leur prolifération due à la présence des plantes et des fleurs dans les habitations. « L’utilisation des insecticides pour pulvériser les fleurs est le meilleur moyen pour éloigner les moustiques afin de pouvoir profiter de son jardin. C’est peut être un peu coûteux, mais comme on le dit, la santé n’a pas de prix », explique Herman SOME.
Toutefois, il faut savoir aussi planter utile, car certaines plantes au-delàs de l’aspect paradisiaque et de l’effet de bonne senteur qu’elles apportent dans les habitations, sont aussi des anti-moustiques. Il s’agit entre autres de la menthe, de la citronnelle, du basilic et du romarin. Pour Hermann SOME nombreux sont ceux qui confirment l’efficacité de la citronnelle, mais son effet n’est palpable que si elle est plantée en grand nombre dans la concession. « Généralement, les gens plantent deux à trois citronnelles dans leur concession. Cela ne peut pas résoudre le problème des moustiques. Il faut en planter en quantité suffisante », explique le fleuriste, qui avant de se consacrer à ce métier était un agent du ministère de l’environnement.
C’est donc dire qu’il est important de planter, mais il est surtout plus important de planter utile, c'est-à-dire, mettre sous terre des plantes et des fleurs, qui en plus de l’embellissement pourraient contribuer à lutter contre certaines maladies qui ont la peau dure au Burkina Faso.
Edwige SANOU