La Fédération des mouvements panafricains du Burkina Faso (FMP/BF) a tenu une conférence de presse ce jeudi 10 octobre sur la situation nationale et la refondation géostratégique et géopolitique. Pour Nestor Poodasse et ses camarades, les personnes qui n'ont pas d'empêchement ne doivent pas rester en marge du recrutement des 50 000 VDP et tant qu'il y aura des bases militaires françaises au Sahel, ils vont continuer à lutter.
Pour la FMP/BF, le contexte sociopolitique et sécuritaire précaire amène certains déplacés internes, à leur corps défendant, à s’adonner soit à la mendicité, soit à des travaux dévalorisants ou à des pratiques indignes comme la prostitution pour pouvoir obtenir de quoi se mettre sous la dent. Et d’ajouter que sur le plan économique, il y a une réduction de l'afflux des capitaux étrangers, le départ de plusieurs partenaires techniques et financiers et la modification des habitudes de consommation, d'économie et d'investissement. Pour les conférenciers, l’économie burkinabè se meurt.
Malgré ce sombre tableau, pour la FMP/BF l'espoir est permis avec l'avènement du MPSR II, qui s'active à relancer l'économie nationale à travers de grandes décisions mais aussi sur le plan de l'organisation de la défense nationale. C'est pourquoi ces membres exhortent l'ensemble des Burkinabè à un sursaut patriotique dans le recrutement des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Pour sa part, la FMP/BF, qui compte en son sein plusieurs enrôlés, se dit prête à défendre la patrie à n'importe quel prix. Selon elle, c'est enfin l'occasion de montrer son patriotisme car, affirme-t-elle, toute personne qui jouit de ses facultés physiques et intellectuelles et qui n'a pas d'empêchement professionnel ne devrait pas rester en marge de ce recrutement.
Concernant la situation géopolitique et géostratégique, la FMP/BF souligne que l'offre des partenaires historiques du Sahel étant devenue obsolète face à la crise qui le secoue, il y a une sorte de réorganisation politique, ce qui modifie l'échiquier politique sous-régional et celui international. Sur ce point, Asséta Salogo, dit Maman panafricaine, et ses camarades restent focus sur leur combat. “Emmanuel Macron a annoncé la fin de Barkhane au Sahel mais pas le départ des bases militaires françaises. Tant qu'il y aura une base militaire de la France à Kamboinsin, au Niger, au Tchad, etc., nous n'allons pas nous arrêter”, a renchéri le président Nestor Poodasse. Ils ont aussi, une fois de plus, souhaité une mutualisation des forces en matière de politique sécuritaire avec les pays voisins et une révision suivie d’une diversification des partenariats. Pour finir, ils ont dénoncé une campagne médiatique de désinformation et d'intoxication de la part des médias Jeune Afrique et Radio France internationale -RFI- (considérés comme étant au service de la France, ndlr), dont l’objectif serait d’exacerber la crise sociopolitique au Burkina Faso et dans le reste de la sous-région.
Etienne Lankoandé