La pandémie de coronavirus se poursuit avec son… épidémie de fake news. Les fake news sur l'origine ainsi que le traitement de cette maladie pullulent sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, WhatsApp). Radars Info Burkina a contacté Aziz Bamogo, vice-président du Conseil supérieur de la communication (CSC), pour en savoir davantage sur cette situation.
Selon Aziz Bamogo, dans la situation actuelle, il y a des jeux d'intérêt, ce qui fait que certains, en fonction de leurs intérêts, manipulent l'information en leur faveur. « Par exemple, ils soulèvent l'opinion publique ou influencent les décideurs en leur faveur. Il y a également le fait que certains n'ont pas forcément les bonnes informations. Ils relaient donc des informations erronées, même si eux-mêmes sont de bonne foi. Mais comme il s'agit de fausses informations, en s'engageant à les relayer, ces internautes se font l’écho de fake News », a-t-il souligné.
Cette pratique de certains utilisateurs des médias sociaux n'est pas sans conséquences. « Elle peut engendrer la dramatisation de la situation qui va créer une certaine psychose. Une psychose qui sera malheureusement en défaveur de toute l'action qui est menée pour lutter contre la pandémie. C'est bon qu'il y ait une sorte de maîtrise du flux d'information qui circule sur le coronavirus. En plus, il y a des informations relatives aux traitements et à la protection qui circulent. Si ce sont de fausses informations, elles peuvent amener les gens à s'exposer à des risques. Ainsi elles peuvent nuire à la lutte contre la pandémie », a ajouté le vice-président du CSC.
Mais comment pallier ce phénomène? « Dans un premier temps, il faut que la communication officielle soit davantage renforcée et encore plus efficace sur deux axes. D'abord, à l'endroit des journalistes, il faut qu'il y ait une capacité des autorités en charge de la riposte et en charge de la communication sur le COVID-19 qui amène à rendre disponibles en temps réel ou de façon rapide les informations dont la presse a besoin et ne pas laisser les rumeurs prendre le dessus.
Dans un deuxième sens, à l'endroit des populations il faut également que la communication officielle soit présente, occupe les différents espaces au niveau des médias traditionnels et des réseaux sociaux. Il faut que cette communication officielle soit présente pour donner toujours la bonne information et surtout pour corriger les mauvaises informations qui sont diffusées. Quand il y a ces informations, il ne faut pas les laisser circuler pendant longtemps. Il faut une réaction rapide », a martelé M. Bamogo.
En guise de conseils aux utilisateurs des médias sociaux, il invite ces derniers à faire très attention aux messages qu'ils reçoivent. « Il faut relayer principalement les messages émanant de sources officielles et éviter de partager des messages de personnes inconnues dont on ignore l'intention. A partir du moment où on ne connaît pas la source, il faut s'en méfier. Il faut privilégier les informations de sources officielles comme le ministère de la Santé, le ministère de la Communication, le Service d'information du gouvernement, les directions des hôpitaux, et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) », a conclu, Aziz Bamogo.
Aly Tinto