Après les récoltes, nombreux sont les paysans qui, faute de bonnes techniques de conservation, perdent une importante partie de leur culture. Pourtant, des techniques de conservation promues par l’INERA, telle que l’ensoleillement, l’usage de produits en ce qui concerne le niébé et bien d’autres existent.
Selon Ali Bengali, pour la conservation des grains de niébé, plusieurs méthodes existent. La technique d’ensoleillement, qui consiste à étaler les grains de niébé bien séchés sur un plastique noir posé sur la paille sèche, à les recouvrir d’un autre plastique transparent, à les exposer pendant 2 heures aux rayons solaires à partir de 11 heures en octobre–novembre, après les récoltes surtout, en est une. Ces grains, précise-t-il, doivent ensuite être emballés dans un sac en polypropylène à double fond de 100 kg, ou conservés dans un fût hermétiquement fermé. Il ajoute que l’utilisation de produits phytosanitaires tels que le Phostoxin (comprimés) ou le Sumition (poudre), qui consiste à mettre les grains de niébé bien séchés dans un fût hermétique ou dans un sac à double fond dans lequel on introduit un comprimé de Phostoxin enveloppé dans du papier, est une technique efficace. Il précise que selon une enquête menée par leur équipe, cette technique est pratiquée par la majorité des acteurs de la filière du niébé au Burkina Faso. L'utilisation d’huile végétale (neem) qui consiste à ajouter 50 ml d’huile de neem pour 50kg de grains de niébé, lorsque l’huile et les grains sont bien mélangés et mis dans une barrique fermée ou dans un sac à double fond est une bonne technique de conservation. Depuis peu, l’utilisation du sac à triple fond mis au point par l’INERA en collaboration avec une université américaine permet aussi une bonne conservation du niébé. En dehors de la dernière technique, encore peu utilisée, ces méthodes de conservation sont peu efficaces et les pertes de produits sont importantes, pouvant aller jusqu’à 40% d’après certains enquêtés. Se référant à un diagnostic technico‐économique, Issa Drabo, chercheur, a indiqué que les acteurs de la filière mettent en avant plusieurs contraintes liées au stockage du niébé. Il s’agit des techniques de conservation aléatoires, de la méconnaissance des techniques améliorées de conservation du niébé, de la vulnérabilité de ce produit aux attaques parasitaires. Par conséquent, chaque année, des pertes importantes aussi bien pour les paysans que pour les commerçants sont enregistrées. Certains acteurs de la filière tels que Joël Somda indiquent que le coût des produits de traitement et des sacs à triple fond est élévé.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné