mercredi 6 novembre 2024

Quand l'Occident se met à l'artisanat africain

blanc boboEn vacances au Burkina Faso depuis un mois, Loïs DRUMONT, un jeune Français de 28 ans résidant à Tours, a décidé, pour les semaines restantes de son séjour, d'apprendre la sculpture du bois telle qu'exécutée par les artisans burkinabè. Le jeune apprenti, en formation à l'atelier d'Issa SANFO, suscite la curiosité des passants non habitués à voir un « Blanc » exercer ce métier.

Installé en plein air, aux abords d'une grande avenue du secteur n°5 de Bobo-Dioulasso, l'atelier de sculpture de bois d'Issa SANFO passerait presqu'inaperçu s'il n'avait pas en son sein un curieux apprenti. En effet, en passant devant l'atelier, c'est la présence, pour le moins inattendue, d'un « Blanc »,  Loïs DRUMONT, qui attire en premier chef l'attention des passants qui se demandent ce qui peut bien amener un « Blanc » dans un tel endroit.

Une réaction somme toute normale, car si c'est un truisme de dire que les occidentaux aiment l'art et l'artisanat africains, c'est par contre un fait très surprenant de les voir les pratiquer. « J'avais deux mois de vacances. J'ai décidé de les passer au Burkina Faso, parce que j'ai des amis Burkinabè vivant en France qui ont de la famille ici. Cela m'intéressait dans un premier temps de rencontrer ces gens. Aussi, vu que j'aime bien travailler avec mes mains, j'avais envie de passer plusieurs semaines avec les artisans burkinabè, afin de non seulement voir comment marche leur travail, mais aussi et surtout apprendre avec eux comment utiliser les outils traditionnels », confie Loïs.

Blanc sculp

Conscient du fait qu'il est un apprenti atypique, Loïs comprend qu'il soit l'objet de la curiosité des passants. « Les gens sont souvent étonnés de me voir travailler. Ils se disent: Tiens, un « Blanc » qui fait de la sculpture africaine! Cela surprend tellement que certains m'approchent et engagent la conversation pour savoir ce qui me plait dans ce métier », explique Loïs.

Dans cet atelier, Loïs suit scrupuleusement les gestes de son mentor, qu’il essaye par la suite de reproduire. « Il n’y a pas de cours à proprement dit. J'apprends beaucoup plus sur le tas. Je regarde faire et j'apprends les techniques avec lui: la façon de tailler, d'incliner le bois, de taper aux bons endroits, d'ouvrir les formes grossièrement au début pour gagner du temps, etc. », explique-t-il.

BlancLa différence fondamentale que Loïs relève entre l'artisanat occidental et celui africain en général, et burkinabé en particulier, c'est surtout au niveau des outils utilisés. « En Europe, on commence à la tronçonneuse, après ce sont d'autres machines qui prennent le relai comme la ponceuse pour polir,  alors qu'ici, tout se fait avec des outils à main », précise Loïs.

Loïs est un apprenti fort apprécié par son patron qui ne tarit pas d'éloges à son endroit. « Il prend très au sérieux son apprentissage. Il a le sens de l'observation et le savoir-faire basique dans les mains. C'est un apprenti à qui j'ai plaisir à apprendre, car il comprend vite », se réjouit Issa SANFO.

 

Yessy BAKO

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