Le paludisme constitue l’une des principales causes de décès au Burkina Faso. Face à cette situation, deux étudiants de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), ont inventé en 2013, le « FasoSoap », un savon pour lutter contre le paludisme. Cinq ans plus tard, c’est toujours le statuquo.
Le paludisme continue de faire des victimes au Burkina Faso. Selon le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), il demeure la première cause de consultation, d’hospitalisation et de décès. La saison pluvieuse est la période où le paludisme fait le plus de ravages. D’après une étude du PNLP, il ressort que dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest, environ 2 millions de cas de paludisme avec 680 décès ont été enregistrés au premier trimestre de 2017.
Pourtant en 2013, les étudiants Moctar DEMBELE et Gérard NIYONDIKO, de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), ont inventé le savon anti-paludisme dénommé « FasoSoap » pour lutter contre le paludisme. Avec cette innovation, ils ont remporté le prix du Global Social Venture Competition de l’Université de Berkeley aux États-Unis. Au dire des inventeurs, le choix du savon pour lutter contre le paludisme se justifie par le fait que c’est un produit utilisé par les ménages de toutes les catégories sociales. « FasoSoap » devait permettre de réduire de moitié les risques de contamination.
Mais cinq ans plus tard, ce savon n’est toujours pas sur le marché. Ce retard a créé la polémique au sein de la population. D’aucuns pensent que les chercheurs ont abandonné cette initiative faute de moyens financiers, d’autres par contre, estiment que le projet a été vendu. Mais selon des sources proches des inventeurs, il en est rien, car des travaux de recherches sont en cours afin de mettre sur le marché un produit efficace de lutte contre les moustiques, principaux vecteurs de cette maladie. Les Burkinabè et de façon générale les Africains devront encore prendre leur mal en patience avant de voir l’opérationnalisation de ce projet.
Une fois sur le marché, le « FasoSoap » sera d’abord commercialisé dans les pays africains les plus touchés à savoir, le Burkina, le Burundi, le Nigeria, le Kenya, le Mali et l’Ouganda.
Cryspin LAOUNDIKI