L’une des difficultés auxquelles doivent faire face les clients après l’achat d’un engin motorisé est la délivrance de la carte grise. Les plus chanceux l’obtiennent dans un délai raisonnable, ce qui n’est malheureusement pas le cas du plus grand nombre, qui est obligé de se soumettre à de longues procédures aussi épuisantes qu’ennuyeuses. Radars Info Burkina s’est intéressé au calvaire des clients dans l’attente de leur carte grise et plaque d’immatriculation.
Au quotidien, des agents de police procèdent à des contrôles de routine sur les artères de la ville de Ouagadougou. Ces opérations se soldent par l’immobilisation momentanée, voire la mise en fourrière des engins motorisés dont les propriétaires n’ont pas en leur possession les documents y afférents.
S’il est vrai que certains conducteurs interpellés par les forces de sécurité font preuve de mauvaise foi ou de négligence, il convient également de reconnaître que d’autres ne sont que les victimes de procédures qui font traîner la délivrance des documents de leur monture.
C’est le cas d’Hiver Sawadogo qui s’est confié à nous : « Après l’achat de ma moto, la maison de vente s’était engagée à faire établir ma carte grise. Après un mois, le reçu d’achat n’était plus valable mais la carte grise n’était pas encore disponible. La maison de vente justifiait ce retard par une rupture du stock de spécimens. Une excuse que ne voulaient pas entendre les policiers qui m’interpellaient régulièrement en circulation. C’est un calvaire que j’ai vécu pendant plus de 5 mois avant qu’on me délivre ma carte grise. J’estime à 40 000 F CFA les frais de contravention que j’ai déboursés sur cette période.»
Aline Zongo dit aussi avoir souffert pour l’établissement de sa carte grise. «Quand j’ai acheté ma première moto, j’ai duré avant d’obtenir la carte grise et la plaque d’immatriculation. La société qui m’a vendu ladite moto m’avait aussi facturé les frais d’établissement de ce titre de transport, mais j’ai tardé à me le voir délivrer. De ce fait, je faisais régulièrement l’objet de contrôles de police, au point qu’en fin de compte j’ai dû recourir aux services d’un démarcheur pour me faire établir lesdits documents. C’est presque un an après que j’ai pu rentrer en possession de mes pièces.»
Pour comprendre les raisons de cette longue attente, nous avons contacté un vendeur d’engins à deux roues. Selon lui, les grandes maisons de vente attendent d’avoir plusieurs demandes de cartes grises avant d’étamer les démarches d’établissement de celles-ci. Ce qui fait que très souvent, elles n’arrivent pas à respecter le délai de trois mois qu’elles donnent à leurs clients.
Une autre raison mise en avant est la lenteur administrative, ponctuée d’une multitude de vérifications. « Il faut faire des vérifications à la police ou à la gendarmerie pour s’assurer que la moto appartient réellement au demandeur de carte grise. Il y a aussi l’insuffisance des guichets de délivrance. Toutes ces procédures allongent considérablement le temps de délivrance des cartes grises et des plaques d’immatriculation», argumente notre interlocuteur.
Résider à Ouagadougou sans moyen de déplacement est presque inenvisageable. Avoir une moto sans les documents est un autre casse-tête. Pourtant plusieurs personnes qui ont acheté des engins dans des maisons de vente reconnues peinent à rentrer en possession de leur plaque d’immatriculation et de leur carte grise.
Péma Néya