jeudi 21 novembre 2024

Vie de couple au Burkina et nombre de divorces grandissant : les causes profondes

coupl uneSous nos cieux un adage populaire dit : « Mieux vaut être seul que mal accompagné ». Est-ce dans cet ordre d'idées que le phénomène du divorce gagne du terrain au Burkina Faso ? Il est courant de constater qu’au même titre que les mairies qui sont inondées les week-ends pour cause de mariage, les tribunaux de grande instance et les cabinets d’avocats le sont les jours ouvrables pour cause de divorce. Quelles sont  les raisons de  cet état de fait ?

Si l’on devait faire un classement des événements heureux qui mobilisent le plus les membres d’une famille, on ne risquerait pas gros en pariant sur le mariage. Dès l’entame de la procédure jusqu’à son aboutissement, plusieurs acteurs, outre les principaux concernés, entrent en ligne de compte. Des grands-parents aux autorités communales en passant par les coutumiers et les religieux,  chacun joue sa partition pour la réussite et la consolidation de l’union.Mais malgré toutes ces longues procédures pour encadrer les couples dans leur vie de foyer, le nombre de divorces se multiplie au fil des ans. A en croire une source judiciaire, pour le seul tribunal de la capitale burkinabè, « une centaine de demandes de divorce sont enregistrées par an ». Pour le juge Oumarou Zono qui s’exprimait dans les colonnes d’un journal de la place, le coût exorbitant du mariage, qui selon lui s’élèverait en moyenne à environ deux millions, en serait l’une des causes. Et il s’explique : « Quand vous prenez la réalité du Burkina Faso, vous comprenez bien les difficultés économiques auxquelles font face certains couples. Pour un fonctionnaire moyen qui touche à peine 150 000 FCFA, pour célébrer son mariage, il devra prendre automatiquement un prêt bancaire. Cette somme déduite chaque mois de son salaire, il va sans dire que la vie sera un peu difficile après le mariage. Certains couples n’arrivent pas à surmonter cette étape de «galère» et finissent pas divorcer à cause des nombreuses tensions au sein du couple». En plus de cela, d’aucuns pensent que le développement fulgurant des technologies de la communication et la tendance au libertinage auquel chacun veut s’adonner sont des facteurs favorisants du phénomène.

coupl2Autre facteur déstabilisateur de la vie des couples, l’immixtion des beaux-parents dans la vie de foyer de leurs enfants. Dans la Bible n’est-il pas écrit que « l’homme quittera son père et sa mère, la femme fera de même et les deux ne feront qu’un ?»  Sur le terrain, les couples ont du mal à s’approprier cette prescription biblique. Si dans le passé les meilleures confidentes des femmes dans leur foyer étaient leurs belles-mères, de nos jours pour nombre de foyers elles sont sources de problèmes. A qui cela est-il imputable ? A ces dernières ou à leurs belles-filles ? Ou s’agit-il d’une question de conflit de générations ou encore d’une incompatibilité entre cultures ? La question mérite qu’on s’y penche. De toute façon, il est clairement établi qu’avec le mixage des populations, il y a beaucoup de mariages interethniques qui impliquent l’interaction de plusieurs cultures. Dans cette interaction, il y a nécessairement des divergences à aplanir et des chocs de part et d’autre à amortir. Si l’on se marie vraiment pour le meilleur et pour le pire, des sacrifices devraient être consentis par toutes les parties pour une meilleure stabilité des foyers qui constituent les premières cellules de vie de la nation.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné

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