L’énergie solaire est perçue par beaucoup comme une lueur d’espoir et surtout la solution palliative aux nombreux délestages, surtout aux périodes de grande consommation. Conséquence : le marché de ce type d'énergie dite verte est florissant depuis quelques années au Burkina Faso et singulièrement dans les grands centres urbains comme Ouagadougou. Y officient des grossistes, des revendeurs ainsi que des maisons spécialisées dans la vente d’équipements pour énergie solaire. Cependant, force est de reconnaître que la qualité des équipements proposés par certains d'entre eux laisse parfois à désirer.
Face au déficit énergétique que connaît le Burkina Faso, nombreux sont les citoyens qui font dans l’importation d’équipements solaires sans y être forcément habilités. Toute chose qui contribue à la saturation du marché, avec des équipements de qualité douteuse ou ne respectant pas toujours les normes. Et ils sont nombreux, les Burkinabè qui ont investi des sommes faramineuses dans l’acquisition d’équipements solaires et qui, malheureusement, se sont retrouvés avec du matériel défectueux. En pareille situation, on n'a que ses yeux pour pleurer.
En réponse à ce besoin d’énergie autre que celle fournie par la nationale d’électricité, l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ANEREE) a été mise en place. Elle est chargée de la certification qualité à travers la « garantie ANEREE ». « L’ANEREE a pour mission de contrôler les équipements solaires, de telle sorte que ceux qui sont sur le marché soient de qualité et qu’ils correspondent aux exigences des consommateurs », souligne M. Yago, employé de ladite Agence. A l'en croire, compte tenu de la quantité de plus en plus importante d’équipements ne répondant pas aux normes, des mesures sont prises par l’ANEREE afin d’assainir le secteur.
« L’ANEREE étant une nouvelle structure, toutes les dispositions ne sont pas encore prises pour la régulation, mais nous sommes en train d'y travailler et cela se fera en partenariat avec les transitaires et le service des douanes pour mettre en place des mesures afin de mieux réglementer le secteur », informe-t-il.
De l’avis d’Armand Compaoré, responsable marketing d’une structure spécialisée dans la vente d’équipements solaires et disposant de la certification de l’Etat Burkinabè, le problème n’est pas dû uniquement à la qualité du matériel, il y a aussi le grand nombre de faux techniciens et de commerçants dans ce domaine. « A toute personne intéressée par l’énergie solaire il est recommandé de s’adresser à des entreprises agréées et reconnues par l’Etat burkinabè, parce que là il y a une garantie, des techniciens compétents et en cas de problème, le client peut faire valoir ses droits », conseille-t-il.
A l’heure de la crise énergétique provoquée par le renchérissement des produits pétroliers et le développement des énergies renouvelables, il est plus que nécessaire que l’Etat burkinabè mette l’accent sur le contrôle qualité du matériel importé, ce qui pourrait contribuer considérablement à l’autonomisation énergétique et, partant, à un meilleur avenir de notre pays.
Edwige Sanou