En temps de fête tout comme les jours ordinaires, la tendance alimentaire des Burkinabè a bien changé. Autrefois relégué au second plan et même considéré dans certains milieux comme repas pour les pauvres, les mets locaux sont devenus de nos jours les plats les plus prisés en temps de fête, de cérémonie de mariage et baptême au Burkina Faso.
Produisons et consommons burkinabè, tel était la célèbre citation du père de la révolution burkinabè Thomas Sankara pour inciter les Burkinabè à consommer les produits locaux. De plus en plus cette phrase prend tout son sens dans la mesure où à l’occasion des cérémonies de mariage de baptême et même les fêtes de fin d’année, les plats locaux sont maintenant beaucoup consommés. Le zamné, le gonré, le babenda, le suma (pois de terre), le farot, le to et bien d’autres plats traditionnels font la fierté des Burkinabè lors des grandes cérémonies. Pour le moins que l’on puisse dire c’est que les Burkinabè adorent cela.
« Les fêtes de fin d’année sont des moments de retrouvailles dans ma famille. À cette occasion nous concoctons des plats traditionnels que beaucoup adorent et surtout cela nous rappelle aussi notre enfance », confie Bernadette Dao. Au-delà de l’aspect festivité, les plats traditionnels sont vraiment appréciés à tel point que des restaurants s’y consacrent exclusivement. « Cela fait dix ans que je suis dans la restauration, au début je faisais du tout. Mais de plus en plus j’ai vu que les mets traditionnels étaient les plus demandés, donc au fur et à mesure j’ai laissé les autres plats pour ne faire que les mets traditionnels. », explique Mme Sanou, restauratrice.
Aussi, il n’est pas rare de voir lors des mariages et baptême, des plats traditionnels qui sont servis au grand bonheur de tous. « Lors des mariages et baptêmes on voit que de plus en plus les gens préfèrent les mets traditionnels », note une gérante de service traiteur. Il est bien loin l’époque où manger les recettes traditionnelles est synonyme de pauvreté.
Tout cela, il faut le noter participe au développement et du pays et à la revalorisation de l’identité burkinabè. En tout état de cause, la consommation ou du moins la revalorisation des mets traditionnels constitue une bouffée d’oxygène pour l’agriculture burkinabè et surtout le secteur de la transformation agroalimentaire qui regroupe un grand nombre de femmes.
Edwige Sanou