Les engins à deux roues, principal moyen de locomotion des Burkinabè, sont devenus un outil de distraction pour certains jeunes. En effet, dans certains quartiers de la ville de Ouagadougou, une fois la nuit tombée, des jeunes garçons prennent d’assaut les rues de la capitale pour une partie de course de motos accompagnée de cascades très dangereuses. Face à la recrudescence de cette pratique répréhensible, les autorités municipales de la ville ont décidé de prendre le taureau par les cornes.
Des motos roulant à toute vitesse, des moteurs vrombissant, tel est le spectacle à la fois surréaliste et extrêmement dangereux qu’il est donné de voir dans la ville de Ouagadougou. Face la dangerosité et à la recrudescence de cette pratique tant pour ces fauteurs de troubles que pour les autres usagers de la route, la police municipale mène des actions.
En effet, elle procède de plus en plus à des opérations de saisie de motos, après des séances de ronde dans la capitale. Une fois l’intéressé pris sur le fait, la police municipale confisque son engin pour un certain temps. Selon Adama Pamtaba, chargé de communication de ce corps paramilitaire, c’est une dizaine de motos de cascadeurs qui sont en fourrière en ce moment. On se rappelle aussi que juste après l’ouverture de l’échangeur du Nord à la circulation, certains acrobates avaient transformé le nouveau joyau en aire de jeu. Toute chose que le maire de la ville Armand Roland Pierre Béouindé a condamnée fermement en prévenant dans un communiqué que tout engin saisi serait définitivement confisqué, et les contrevenants et les parents des mineurs appréhendés poursuivis.
C’est dans des endroits de la capitale comme la Zone d’activités diverses (ZAD), en allant vers le SIAO, Ouaga 2000 et aux alentours du lycée Bambata que cette pratique dangereuse est le plus visible. Au regard de la grande insécurité que représentent ces cascadeurs, c’est avec ravissement que les riverains des quartiers qui sont le théâtre de cet incivisme routier ont accueilli ces mesures répressives des policiers municipaux. « Nous saluons les efforts de la police, parce que depuis quelque temps la pratique a vraiment diminué. On espère qu’elle va complètement cesser d’ici là », confie Moussa Kaboré, un résident de la ZAD.
L’intervention de la police permet certes d’atténuer le problème, mais il est nécessaire de travailler à bannir définitivement cette pratique illégale et périlleuse de la société burkinabè.
Faut-il le rappeler, il existe des clubs de motards au Burkina Faso qui pratiquent la moto sous toutes ses formes, en toute légalité, et en utilisant des équipements adéquats dans des espaces aménagés à cette fin ; donc les jeunes passionnés de motos au lieu de se tuer et de mettre en danger la vie des autres doivent chercher à intégrer ces structures pour pouvoir vivre pleinement et avec moins de risques leur passion.
Edwige Sanou