Au Burkina Faso, l’insécurité routière ne cesse de gagner du terrain. Le mauvais état des routes, l’incivisme grandissant dans la circulation sont des problèmes majeurs auxquels la population est confrontée. Pour remédier à cette situation, chacun a sa formule. Si pour certains riverains les ralentisseurs anarchiques sont la solution, pour d’autres des pneus et des cailloux disposés au beau milieu de la voie sont une alternative à ce problème de sécurité routière.
Dans le but de contraindre certains usagers de la route qui affectionnent l’excès de vitesse, couvrant de poussière d’autres usagers, à aller à une allure raisonnable, les riverains de certains quartiers de la ville de Ouagadougou déposent au beau milieu de certaines voies des pneus usagés et de gros cailloux. Ils sont disposés de manière discontinue, ce qui oblige les usagers à slalomer pour se frayer un passage. Cela est bien visible dans certains quartiers tels la Zone du bois et Ouaga 2000.
Après une petite enquête, il ressort que personne ne sait qui est à l’origine de cette pratique. « C’est un beau matin, au réveil, que j’ai vu des pneus disposés devant ma porte. Je les ai fait ramasser par les enfants, parce qu’en cas d’accident, j’aurais été contraint de m’expliquer. Mais je vois que cela ne semble pas gêner mes voisins », confie M. Tapsoba. Si celui-ci est conscient du danger que pareil dispositif constitue, d’autres ne voient pas les choses de la même manière.
De l’avis d’Hamidou Ouédraogo, usager de la route, « cette pratique est la preuve réelle de l’anarchie au Burkina Faso. Comment des individus peuvent se lever du jour au lendemain déposer des pneus au milieu de la voie sans crainte de sanction ?» s’interroge-t-il. « En plus, cela est très dangereux. Imaginez quelqu’un qui circule la nuit, ne sachant pas qu’il y a ces pneus sur la voie, qu’il soit à moto ou en voiture, c’est bonjour les dégâts », déplore-t-il.
Même si les autorités municipales n’ont pas encore fait le constat de cette pratique dangereuse, elle est tout de même passible de sanctions, selon le chargé de Communication de la police municipale, Adama Pamtaba. Il y a lieu de mettre un terme à cette pratique dangereuse avant qu’elle ne gagne du terrain, comme cela a été constaté avec les ralentisseurs sauvages.
Edwige Sanou