A l’instar des autres pays du monde, le Burkina Faso a célébré la fête de Noël cette année sous l’adresse du Saint-Père aux fidèles chrétiens catholiques, lequel estime que « la promotion du bien commun appartient à chaque citoyen et en particulier à ceux qui ont reçu le mandat de protéger et de gouverner ». A la cathédrale de la capitale burkinabè, c’est le cardinal Philippe Ouédraogo qui a relayé ce message du pape François aux fidèles chrétiens.

A Ouagadougou, c’est sous haute sécurité aux alentours de la cathédrale que l’archevêque métropolitain a livré son message aux fidèles chrétiens sortis nombreux pour célébrer la Nativité. D’entrée de jeu, il a signifié que ce jour  est un symbole fort de la sacralité de la vie et martelé que notre humanité, comme Marie et Joseph, est appelée à accueillir la vie et à la préserver. Pour le cardinal Philippe Ouédraogo, il est malheureux que notre monde actuellement ballotté par la culture de la mort chosifie et banalise la vie en prônant l’avortement, l’euthanasie, l’homicide qui va jusqu’aux attentats de tout genre, provoquant beaucoup de pertes en vies humaines et la fermeture de plusieurs écoles au Burkina Faso. De plus, il a fait mention de l’avortement et de l’abandon des bébés dans les caniveaux et a, à ce sujet, exhorté les gouvernants à prendre les dispositions idoines pour venir à bout de ce phénomène. Par ailleurs, l’homme de Dieu a souligné que le souverain pontife, dans son message de la 51^e journée de la paix le 1^er janvier 2019, indique que « la responsabilité politique appartient à chaque citoyen et en particulier à ceux qui ont reçu le mandat de protéger et de gouverner et cette mission consiste à sauvegarder le droit et à encourager le dialogue entre les acteurs de la société, entre les générations et entre les cultures ». Pour terminer, il a invité les autorités nationales à prôner une politique au service de la paix et surtout au profit des plus démunis, non sans avoir t exhorté tous les citoyens à avoir le goût du travail bien fait, chacun à son poste.   

A cette cérémonie étaient présents les ministres Siméon Sawadogo de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et Pengdwendé Clément Sawadogo de la Sécurité, lesquels ont bien reçu le message de l’ecclésiastique adressé aux gouvernants. Pour Siméon Sawadogo, «  nous sommes venus ce soir assister à cette célébration au nom du président du Faso et du gouvernement. Cette fête de la nativité a la symbolique de l’espoir : l’espoir pour le pays, les pauvres et pour cela le gouvernement a le devoir de travailler à ce qu’il y ait un bon climat de productivité et que le partage soit équitable. C’est avec beaucoup d’intérêt que nous avons reçu le message du cardinal ».

Les fidèles chrétiens venus participer à la célébration trouvent que cette fête était belle et le message du cardinal est très fort, et que chacun doit revoir sa copie. « J’ai beaucoup apprécié. La fête était belle. S’agissant de la question de l’avortement, je conseille à mes sœurs de ne pas s’y hasarder. En voulant avorter, elles peuvent perdre la vie. Je trouve qu’il vaut mieux garder la grossesse, quelles que soient les conditions dans lesquelles on l’a eue. »

Au-delà de l’aspect festif, les catholiques ayant participé à cette messe et étant dans une situation régulière vis-à-vis de l’Eglise ont bénéficié d’une indulgence plénière en ce jour solennel.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné