Que l’on soit jeune ou vieux, les fêtes de fin d’année constituent pour tous des opportunités de réjouissance. Pour les jeunes plus particulièrement, c’est une occasion de « s’éclater » en compagnie de leurs camarades. Et à cet effet, les excès ne manquent pas : consommation excessive d’alcool, voire de stupéfiants. Etant ainsi pratiquement dans un état second, il leur arrive d’avoir des attitudes répréhensibles et des comportements sexuels à risque. Des relations sexuelles non protégées pour la plupart, qui constituent une porte ouverte aux grossesses non désirées, aux IST/VIH Sida, sans oublier les hépatites.
Parce que dans l’euphorie de la fête, plusieurs jeunes s’adonnent à de la beuverie aux conséquences dramatiques : excès de vitesse entraînant des accidents mais aussi relations sexuelles non protégées avec leur lot de conséquences. Plusieurs jeunes cèdent à la tentation face aux pressions extérieures. Selon Madi Tankoano, « lorsque tu sors les jours de fête avec tes amis et que tu consommes de la sucrerie, ils disent que tu es un faible et que tu ne sais pas t’amuser. Donc tu es obligé de boire de l’alcool comme eux, sinon la prochaine fois ils ne feront pas la fête avec toi ». Les jeunes filles non plus ne sont pas en reste. Très souvent entraînées par leur copain et transportées par la joie de la fête, elles deviennent aussi des consommatrices d’alcool et de substances dangereuses comme la drogue, la cigarette et la chicha. Bon nombre d’entre elles, pour obtenir des effets d’habillement que leurs parents, très souvent, n’arrivent pas à leur offrir, cèdent aux propositions indécentes de quelques prétendants. « L’un des facteurs de l’exposition des jeunes filles, c’est de vouloir ressembler forcément aux autres. C’est paraître qui les intéresse. Ce qui les amène à vouloir porter des habits luxueux, à être quelqu’un d’autre. Pour une histoire de robe ou de coiffure, elles n’hésitent pas à s’exposer à des comportements à risque », déplore Guillaume Sanon, communicateur.
Faire la fête et s’égayer est bien, mais c’est encore mieux de le faire en toute intelligence. Pour accompagner les jeunes et les guider afin qu’ils passent sainement les fêtes de fin d’année, les parents gagneraient à discuter avec eux sur un certain nombre de choses à éviter et à être regardants sur leurs fréquentations et leurs comportements. Il leur incombe également de « prendre leurs responsabilités et de travailler à mettre à la disposition de leurs enfants pour les fêtes de fin d’année ce qui est dans leurs moyens afin d’éviter que ceux-ci, surtout les filles, soient tentés de succomber aux pressions extérieures », ajoute M. Sanon. Il échoit enfin aux premiers concernés que sont les jeunes de savoir rester eux-mêmes et de ne pas imiter les autres tout en évitant au maximum la consommation d’alcool ou en la modérant. Aux jeunes filles notre interlocuteur du jour recommande de rester elles-mêmes : « Vous avez eu la chance d’arriver à la fin d’une année ; donnez-vous la chance d’entrer dans la nouvelle année et de la traverser sans problème. Il faut savoir dire non avec la bouche et non avec le corps ».
Armelle Ouédraogo