En RDC, la Commission électorale (CENI) va s'adresser à la presse ce jeudi après-midi à 15h, heure locale. Les Congolais seront alors fixés : iront-ils ou non voter dimanche ?
A trois jours de la tenue des élections, Jean Pierre Kalamba, le rapporteur de la CENI, a jeté un pavé dans la marre en disant ne "plus exclure" un éventuel report de la présidentielle. M. Kalamba avait pourtant affirmé sur l'antenne de la DW, en début de semaine, que "tout" était mis en œuvre pour que le scrutin se tienne comme prévu dimanche.
Le report, c'est le scénario qui émeut le pays depuis l'incendie de locaux de la CENI et la destruction par les flammes de machines à voter.
Les réactions
La société civile et l’opposition congolaise ont réagi à l'éventualité d'un changement de date du scrutin. Dans un communiqué rendu public, la coalition d'opposition Lamuka portée par le candidat Martin Fayulu a fait savoir qu’elle "n’acceptera aucun report des élections".
Du côté des candidats à la députation nationale, certains ne sont pas opposés à l'idée. C’est le cas de Patrick Muyaya, candidat député à la FUNA à Kinshasa pour le compte des listes du PALU (Parti lumumbiste unifié). Celui-ci estime qu’"il vaut mieux un court report que des élections mal organisées", rappelant le mauvais souvenir des élections de 2011 – qui avaient été faites dans la précipitation, dit-il. A l’époque, de nombreux électeurs n’avaient pas trouvé leurs bureaux de vote.
Exclusion de la communauté internationale
Pour sa part, Georges Kapiamba, le président de ACAJ, une structure qui milite pour les Droits de l’Homme en RDC, condamne les comportements de la CENI et du gouvernement qui ont "refusé la main tendue de la communauté internationale en vue de soutenir le processus pour l’organisation d’élections crédibles". L’apport de la communauté internationale aurait permis à la RDC de ne pas se retrouver dans la situation actuelle insiste-t-il.
"Nous espérons que s’il y a quelconque report, ce sera le dernier, car nous craignons que cela puisse être une occasion pour organiser un glissement en faveur de Joseph Kabila". Le mandat du président sortant est arrivé officiellement à échéance il y a deux ans jour pour jour.
Source : https://www.dw.com/fr/et-si-les-congolais-ne-votaient-pas-le-23-d%C3%A9cembre/a-46812865