La Zone d’activités commerciales et administratives (ZACA), ce projet ambitieux des années 2000, a pour objectif de faire de cette partie de Ouagadougou, un poumon économique. Cependant, ce projet peine à voir le jour. En lieu et place des immeubles, ce sont les ordures et les bandits se disputent la vedette.
Des sachets, des cartons, des pourritures de fruits, des mouches accueillant les passants des lieux et des odeurs nauséabondes qui rendent invivable l’atmosphère aux alentours des dépotoirs. C’est le constat que l’on peut faire sur certaines parties de la Zone d’activités commerciales et administratives (ZACA), située dans l’arrondissement numéro 1 de la ville de Ouagadougou. Les ordures sont déposées, brulées chaque jour sous le regard impuissant des riverains. « Ici les ordures nous dérangent beaucoup, mais on n’a pas de solution. Souvent quand on met du feu, on ne peut même pas respirer », a expliqué Yacouba KIEMTORE, un laveur de moto de la zone.
Outre ces odeurs, cet espace est devenu un lieu où les vols et la consommation des stupéfiants sont recrudescents et inquiètent de plus en plus les riverains. En effet, certaines personnes évitent de passer dans les parages à une certaine heure de la nuit, de peur d’être victime d’agression. « A partir de 21 heures, cette zone n’est plus en sécurité. Il y a des services qui ont toujours été la cible de cambriolages et des gens ont été agressés. Malgré les patrouilles de la police, il est difficile de les repérer ». a expliqué Gislain KIETEGA, un tablier de la zone.
Pierre BEREHOUDOUGOU, commerçant du site regrette que l’ambition de la ZACA qui était d’offrir à la capitale le visage d’une ville moderne et fonctionnelle, vue sa position stratégique, soit détournée.
Des gens qui fouillent dans les ordures à la recherche de leur pitance
Toutefois, certaines personnes trouvent leur pitance quotidienne dans ces ordures. Ils sont nombreux ceux qui fourragent dans les dépotoirs pour chercher des objets qu’ils jugent importants et nécessaires à leurs yeux. C’est le cas de trois (3) femmes qui récupéraient des sachets et un homme qui prenait des bouteilles usagées.
Lancé en 2001, la réalisation de ce projet se présentait comme l’un des plus grands et ambitieux investissement d’urbanisation de la capitale burkinabè.
Mariam Congo