Les microplastiques s'accumulent de manière alarmante dans la banquise de l'Arctique selon l'Institut Alfred Wegener. Si cette tendance se poursuit, en 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans.
"Ces petites particules peuvent être intégrées par des micro-organismes"(Professeur Ilka Peeken)
Les scientifiques de l'Institut Alfred Wegener pour la recherche polaire et marine ont découvert dans la glace polaire des choses étonnantes. Des emballages, du nylon et des filtres de cigarettes. Selon le Fond mondial pour la nature, 8,8 millions de tonnes de plastique rejoignent les océans chaque année. Si la tendance se poursuit d'ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans selon l'ONU.
Durant leurs recherches effectuées sur une année, de 2014 à 2015, les scientifiques ont recensé 17 types de plastiques dans leurs échantillons. Le taux recensé est deux à trois fois plus élevé que lors des précédents records enregistrés.
Du plastique dans les assiettes ?
Le danger avec ces microparticules de plastique est qu'elles pourraient être ingérées par des micro-organismes et donc entrer dans la chaîne alimentaire. "Le microplastique provient de particules larges qui sont dégradées par le soleil et nous avons pu observer cette augmentation alarmante dans le centre de l'arctique, ce qui signifie qu'ils s'accumulent là-bas", explique la professeur Ilka Peeken de l'Institut Alfred Wegener, une des auteurs de l'étude. "Ces infimes petites particules peuvent être intégrées par des micro-organismes qui sont au tout début de la chaîne alimentaire. Pour le moment, nous ne savons pas quels peuvent être les impacts de tout cela parce qu'il n'y a pas encore eu assez d'études à ce propos mais nous savons que les organismes réagissent aux microplastiques", décrypte la scientifique.
Des micro-initiatives pour éradiquer le plastique
Sur le continent africain, la gestion des déchets plastiques reste un problème central de santé publique. Si dans certains pays, comme le Rwanda ou le Kenya, des mesures drastiques sont prises pour interdire l'utilisation et la commercialisation de sacs plastiques, d'autres pays préfèrent considérer les détritus comme une source pouvant générer à la fois des revenus et de l'emploi.
C'est le cas par exemple d’Eco Collect au Cameroun qui traite à la fois les déchets plastiques, ménagers, industriels et médicaux. "On produit beaucoup de déchets au Cameroun et on ne collecte même pas le tiers alors que pour un programme de collecte efficace des déchets industriels et ménagers, il faut collecter le tiers de tout ce qui est produit", raconte Bekala Bertrand, responsable de projet chez Eco Collect.
"Le projet de recyclage porte sur 12 000 tonnes de déchets plastiques à traiter. Il y a toutes nos chaînes de lavage, on va en faire des tuiles, on va en faire des pavés. Pour les autres déchets, nous avons un volet déchets médicaux que nous allons aussi traiter. Tous ces déchets seront collectés mais ils seront incinérés parce qu'on ne récupère presque rien dans les déchets médicaux", souligne-t-il.
Déchets médicaux, ménagers, plastiques ou autres, leur nombre ne cesse d'augmenter et comme le suggère le professeur Peeken, un changement dans les habitudes quotidiennes est important pour préserver la planète. La scientifique attire également l'attention sur le fait que les plastiques utilisés dans les pneus des véhicules ou d'autres matières comme celles des vêtements font également de nombreux dégâts à l'échelle planétaire.
Source : https://www.dw.com/fr/le-microplastique-un-ennemi-toxique-et-silencieux/a-43537346