Après la décision du gouvernement de révoquer dix GSP ayant posé des actes dans le cadre de leur mouvement d’humeur, dans l’opinion publique chacun y va de ses allégations. Pour certains, cette sanction est à la hauteur des actes des sanctionnés, tandis que pour d’autres elle est trop lourde et il fallait laisser la justice se prononcer sur le dossier puisqu’une procédure judiciaire avait été ouverte le lundi 12 novembre 2018 et qu’une audition de ces derniers a eu lieu. Nous avons pu rencontrer ce groupe de gardes pénitentiaires révoqués pour avoir leur version des faits.
S’il y a un sujet qui fait couler beaucoup d’encre et de salive ces derniers temps, c’est bien celui de la révocation de dix agents de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP). Dans les médias et les maquis, ce sujet alimente l’actualité. Mais que disent les principaux concernés à propos de l’affaire ? Nous avons rencontré ces derniers pour avoir leur version des faits. Les dix révoqués disent ne pas se reconnaître pas dans les faits exposés par le ministre et son staff technique. En ce qui concerne l’irruption à son domicile, le SG du syndicat suspendu, Abdoul Dramane Thiombiano, déclare : « Nous ne comprenons pas ce que le ministre nous reproche. Nous avons des pièces justificatives en la matière, il nous est reproché d’avoir fait irruption au domicile du ministre et d’avoir désarmé nos collègues qui y étaient. Nous tenons à démentir cela ; il n’y a pas eu irruption encore moins désarmement parce que c’était avec le consentement des militants postés chez le ministre que nous y sommes allés. Ce sont eux qui ont demandé que l’on vienne enlever du matériel spécifique».
Pour ce qui est de l’illégalité de leur syndicat, ils reconnaissent n’avoir pas encore obtenu leur récépissé, mais disent disposer d’une déclaration de reconnaissance d’existence qui, selon eux, est valable jusqu’à la date d’obtention du récépissé.
Pour le SG Thiombiano, ce sont les agents en poste chez le ministre qui ont eux-mêmes compté les munitions avant que ce matériel soit emporté. A la question de savoir pourquoi on leur a demandé ce service, M. Thiombiano répond que c’était une manière pour ces derniers de se solidariser des autres militants de ce corps dans leur mouvement d’humeur. Ces derniers disent être surpris de la décision prise par le gouvernement et se demandent également quelles pièces à conviction le ministre de la Justice et garde des Sceaux, René Bagoro, a bien pu fournir pour convaincre le gouvernement de prendre la décision de les révoquer. Au stade actuel des choses, ils disent prendre acte de la décision et de la solidarité des autres organisations syndicales, notamment celles des magistrats et des travailleurs de la justice, qui ont interpellé le gouvernement à travers un communiqué.
Pour terminer, le SG du syndicat dit compter sur la sagesse du président du Faso et des membres du gouvernement, notamment du Premier ministre, du ministre d’Etat Simon Compaoré et de la ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, pour la levée de cette mesure.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Bekuoné