Téléphone à l’oreille, et l’autre main manœuvrant avec risque un volant ou un guidon, cette image dans les artères de Ouagadougou est devenue un acte banal aux conséquences incommensurables.
Chaque jour, les agents de la police arrêtent des citoyens pour des cas d’infractions. Parmi ceux-ci, il y a « l’usage d’un téléphone tenu en main en conduisant », qui distrait les conducteurs et engendre des accidents mortels.
Avenue des Tansoba, au feu tricolore derrière le Musée national, des agents de police effectuent un contrôle de routine. Après deux minutes d’observation, un individu est interpellé par ces agents de sécurité parce qu’il conduisait sa moto avec une main pendant que l’autre lui servait à téléphoner. Se faufilant telle une libellule, il réussit à se fondre dans la nature. Un refus d’obtempérer qui, parfois a coûté la vie à des policiers.
Peu de temps après un conducteur de véhicule à quatre roues est arrêté. Sa carte grise lui est retirée. Il conversait allègrement au téléphone sans se soucier du feu tricolore qui venait de passer au vert. Les klaxons des autres chauffeurs l’ont ramené « sur terre » et alerté les policiers.
Le Burkina Faso dispose du décret n°2003-418/pres/pm/mith/secu/mj/def/matd du 12 aout 2003 portant définition et répression de contraventions en matière de circulation routière. Selon le directeur de la communication de la Police municipale de Ouagadougou, Adama Pamtaba, l’amende s’élève à six mille (6000) francs CFA, pour les engins à deux roues. Les conducteurs des voitures poids léger doivent payer la somme de douze mille (12 000) francs CFA et de vingt-cinq mille (25 000) pour ceux des poids lourds.
L’usage des oreillettes (communément appelées casques Bluetooth) et des appels sur haut-parleur est interdit.
En France, l’amende et le retrait de points sur le permis pour usage du téléphone au volant varie de quatre-vingt et huit mille (88 000) à quatre cent quatre vingt onze mille (491 000) francs CFA, conformément au code de la route Art R 412-6-1.
Certains usagers de la route préfèrent donner dos aux feux tricolores. Ils attendent le premier vrombissement des autres engins ou un coup sec de klaxon pour s’engager. Des personnes de mauvaise foi donnent, parfois, de fausses alertes visant à piéger ces « hors la loi » et à les jeter dans les mailles des forces de sécurité.
Cryspin LAOUNDIKI