Le Burkina Faso a connu une urbanisation rapide après les années 2000. Cela s’est manifesté par l’érection des immeubles et la multiplication des villas privées. Cependant, nombreux ces maisons qui ne sont pas habitées, d’autres même son en état de dégradation totale du fait de l’inhabitation avec comme corollaire majeur l’insécurité. Pendant ce temps, avoir un « chez-soi » est le rêve de certains habitants de la ville.
Un phénomène que l’on constate de plus en plus à Ouagadougou est l’inhabitation des maisons achevées. Elles sont nombreuses ces villas, des « r+ » qui ne sont pas habitées. Cela est de plus en plus récurent.
Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. Il s’agit entre autres du fait que certains propriétaires sont des expatriés, et ces maisons sont réservées pour leur séjour au Burkina. Pour d’autres ce sont des Burkinabè installés dans d’autres pays et ces maisons réservées pour les vacances aux pays. Une autre raison est la multiplicité des biens immobiliers de certains propriétaires, qui réservent ces maisons comme des résidences secondaires. Aussi, les procédures d’acquisitions de ces maisons ne permettent pas aux propriétaires d’y habiter. En effet, compte tenu du travail exercé par ces derniers et du revenu mensuel, habités dans une maison d’un certain standing se verrait être suspect. Par conséquent, ces maisons restent souvent inhabitées pendant de longues périodes.
Tout cela n’est pas sans conséquences. En effet, une fois inhabitées pendant plus d’une année ces maisons deviennent des nids de certaines bestioles, tels le serpent, les scorpions etc. Aussi elles peuvent devenir des refuges pour les voleurs, qui les louent pour garder leurs butins ou encore pour observer les habitudes des voisins afin de mieux opérer une fois la nuit tombée. En plus de cela, ces maisons sont souvent le repère des jeunes du quartier, qui s’y retrouvent pour consommer en toute quiétude la drogue. Il faut donc retenir que ces maisons inhabitées constituent un danger pour les habitants des quartiers.
Rappelons que la ville de Ouagadougou est une ville dans laquelle, avoir un chez soi est un luxe qui n’est pas donné à tout le monde. Ils sont nombreux ces Burkinabè qui n’ont pas de toit pour dormir. Paradoxalement, face à ce manque criant de logements décents des maisons sont inhabitées. Cela n’affecte pas que les populations aux encablures de ces maisons. L’Etat y perd également en ce sens que ces maisons ont une consommation en eau et électricité proche du néant qui ne fait pas gagner de l’argent à l’Etat.
Edwige SANOU