Le Burkina Faso, comme beaucoup de pays africains sont confrontés au phénomène des produits de seconde main communément appelés « France au revoir ». Ces produits composés d’articles divers qui inondent le marché burkinabè semblent faire le bonheur de bon nombre de Burkinabè au regard de l’engouement qu’ils suscitent. Toutefois, cela n’est surtout pas sans conséquences.
Le marché des produits « France au revoir » est si florissant au Burkina Faso que les points de ventes se multiplient. On y trouve plusieurs articles, notamment des téléviseurs, des ordinateurs, des appareils électroménagers, des véhicules, des pièces détachés, des meubles, des habits etc. « Nos produits viennent de l’Allemagne, nous importons entre autres des fauteuils, des chaises, des véhicules, des tapis-vélos. C’est vrai que ce sont des produits de seconde main, mais, ce sont des produits de qualité », Confie un commercent des produits « France au revoir ».
Certes, ces produits importés sont vraiment appréciés, mais ils ont un impact négatif sur le développement économique du Burkina. En effet, les produits de seconde main tels que les meubles, prennent une part du marché des artisans locaux, car depuis l’avènement de cette activité ces derniers ont constaté un ralentissement de leur activité. « Ce sont des concurrents redoutables, parce que les gens jugent souvent les produits « France au revoir » moins chers par rapport a nos produits, donc cela joue sur notre activité », Témoigne moussa, un jeune menuiser. Pour M. TAPSOBA un amoureux des produits « France au revoir », c’est la qualité et l’originalité de ces produits qui explique son penchant. « Je paie les « France au revoir », parce qu’il y a une diversité de marchandises que l’on n’a pas toujours au pays et ce sont des produits de qualité. Ce qui n’est pas toujours le cas des produits qu’on trouve sur nos marchés locaux ».
Même constat du coté des habits et chaussures de seconde main. Les friperies ont un succès spectaculaire au Burkina. Elles sont surtout prisées par la gente féminine. Les Burkinabè ont délaissé les tenues confectionnées traditionnellement au profit de ces habits importés, qu’ils trouvent moins chers et plus « stylés » que nos pagnes traditionnels. Cela affecte énormément le développement économique du Burkina Faso, en ce sens que ces tenues de seconde main font la concurrence déloyale aux tenues made in Burkina. Si tous les Burkinabè s’habillaient en pagnes traditionnels, cela contribuerait au développement du secteur du coton, qui est un secteur porteur au Burkina. Aussi, cela améliorerait-il les revenus des fabricants des pagnes, et ferait la promotion de la culture burkinabè en général.
Edwige SANOU