Ces dernières années, les établissements d’enseignement supérieur privés ont connu un essor fulgurant au Burkina Faso. Chaque année des milliers d’étudiants sortent diplômés de ces écoles de formation ainsi que des universités publiques, pour se retrouver sur le marché de l’emploi. Très peu arrivent pourtant à s’insérer dans le milieu professionnel.
A côté des universités publiques, le Burkina Faso compte plus de 100 instituts privés d’enseignement supérieur. Les jeunes issus des différentes écoles supérieures de formation et universités rencontrent d’énormes difficultés pour trouver un emploi, c’est-à-dire pour se faire recruter ou s’auto employer et devenir eux-mêmes des employeurs. Les facteurs explicatifs à même de justifier une telle situation sont entre autres la baisse de la qualité de l’enseignement, l’inadéquation emploi/formation, le faible développement des PMI/PME (Petite et Moyenne Entreprise).
Une étude récente de la Direction Générale de l’Enseignement supérieur du Ministère des Enseignements supérieurs de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MESRSI) a démontré qu’une bonne partie des instituts privés d’enseignement supérieur ne respectent pas les normes établies.
En plus du fait que ces instituts privés ne respectent pas les normes en matière d’enseignement au Burkina Faso, il y a aussi un problème lié à l’inadéquation emploi et formation. Une inadéquation constatée également dans les universités publiques. En effet, le Burkina Faso étant un pays sahélien agricole qui vit de l’agriculture et d’élevage, L’agriculture à elle seule emploie environ 80 % de la population active. Pourquoi ne pas créer ou valoriser des formations professionnelles allant dans ce sens ? Aussi, faut- il apporter une réponse à la question cruciale de l’adéquation formation-emploi, par des formations à la demande des entreprises. D’ailleurs, des initiatives telles le Projet emplois des jeunes et développement des compétences (PEJDC) travaille dans ce sens. La formation à la demande permet de recevoir des compétences correspondant aux profils recherchés par les entreprises.
Un autre problème lié à l’employabilité des jeunes est celui du développement des PMI/ PME, (Petite et Moyenne Entreprise) qui reste encore faible au Burkina. Malgré le fait qu’elles jouent un rôle essentiel dans la création d’emplois et de richesses du pays, les PME ont du mal à accéder aux financements, pour leur expansion. Ces difficultés ont pour conséquences, un faible niveau d’investissement et de rentabilité de ces entreprises, toute chose limitant leurs capitaux propres et leur capacité à progresser.
Au regard de ce rapport, il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités pour assurer une formation efficiente et de qualité à cette jeunesse qui est le porte flambeau de ce pays. Pour ce faire, il doit revoir les conditions de création des Instituts Privés d’enseignement supérieur (IPES) et surtout veiller aux respects des normes établies. Egalement, un meilleur système d’éducation adapté doit être trouvé pour permettre à cette jeunesse de pouvoir s’auto employer. Pour finir, il faut donner les moyens aux PMI et PME de se développer, car elles constituent l’essentiel du bassin du secteur privé du Burkina Faso, et ont donc besoin elles aussi du soutien de l’Etat, pour continuer être à un pourvoyeur d’emploi.
Edwige SANOU