dimanche 24 novembre 2024

La consommation féminine de la drogue au Burkina : L’autre cancer qui ronge les femmes

drogHistoriquement, la question de la consommation de drogue concernait plus les hommes que les femmes. Mais ces dernières années avec le développement, on assiste  à un changement de comportement, les femmes de plus en plus  consomment la drogue, que ce soit des drogues dites licites ou illicites. Cela entraine de graves répercussions sur la vie de ces dernières. Au  Burkina Faso cela est constaté à tous les niveaux de la société, que ce soit professionnel,  scolaire ou dans les zones urbaines et rurales.

 

Au Burkina Faso, on assiste de plus en plus à une consommation grandissante de la drogue chez les femmes. Pour ce qui est des drogues licites, l’alcool demeure le plus consommé par les femmes. Néanmoins il y a la cigarette, la chicha et bien d’autres drogues qui sont de nos jours consommées par les femmes.

 Quant aux drogues dites illicites,  il y a essentiellement le cannabis, l’héroïne, la cocaïne, etc., mais le cannabis est le plus consommé au sein d la gente féminine. «  Dans nos statistiques il y a un certain nombre de filles qui ont été arrêtées dans les établissements secondaires et dans certaines universités pour faits de consommation de drogue. Cela à révéler que le cannabis est la drogue illicite majoritairement consommée par les femmes au Burkina Faso », confie  Hamidou  ILBOUDO, Secrétaire Permanant par intérim du SP/CNLD.

En plus des drogues licites et illicites,  il y a les drogues dites esthétiques qui regroupent tout produit consommé qui peut modifier les fonctions physiologiques ou psychiques. Il s’agit notamment des produits éclaircissants et ceux qui ont pour effet d’augmenter le volume de certaines parties du corps, en l’occurrence les fesses, les seins et les bassins.

Plusieurs raisons expliquent la consommation grandissante de la drogue chez les femmes, dont les violences conjugales qui conduisent souvent la femme à consommer certains produits, notamment les amphétamines,  pour déstresser, ou  pour surmonter les problèmes. La mauvaise compagnie est aussi un facteur important de la consommation féminine de la drogue. En effet, certaines jeunes filles tombent dans la drogue sous l’influence des petits copains, ou de groupes de jeunes garçons qu’elles fréquentent, en ce sens qu’elles sont souvent obligées de consommer la drogue pour s’intégrer.

Dans le milieu professionnel, certaines femmes consomment la drogue pour non seulement déstresser, mais pour aussi surmonter certains échecs. «  Il y a aussi des femmes dans le milieu festif, lors des baptêmes, des mariage, djandjoba et autres qui ajoutent des substances ou même des amphétamines dans les zoom koom, pour pouvoir danser et s’éclater sans gêne. Aussi, dans le domaine commerciale, certaines trouvent que « quand tu n’a pas l’œil dur », tu ne peux pas réussir dans ce milieu, parce que le commerce des femmes c’est le crédit. Souvent si tu n’es pas tenace les gens peuvent prendre tes marchandises et refuser de payer », indique le  Secrétaire Permanant par intérim du SP/CNLD.drogue

Secrétaire Permanant par intérim du SP/CNLD

Cette consommation de la drogue rend la femme vulnérable, parce qu’elles peuvent être victimes d’agression sexuelle. Ce qui fait que certaines se retrouvent avec des grossesses indésirées, ou même des maladies sexuellement transmissibles.

Aussi, la consommation de la drogue chez la femme présente plusieurs risques. Entre autre, nous avons le risque psychique. Ce sont les troubles psychiques temporaires ou durables, plus ou moins graves. Ils incluent des modifications de l'humeur, l’anxiété, la dépression, les  crises d'angoisse et de panique, la perte de contrôle de soi, les troubles du comportement, le délire, les épisodes psychotiques, les troubles de la personnalité et la paranoïa.         


L'alcool, le cannabis, et les amphétamines en fonction de la quantité consommée et du mode de consommation présentent également des risques sanitaires. Les troubles, s'ils sont répétés, deviennent durables et peuvent conduire à des affections psychiatriques graves comme la dépression, la psychose, la paranoïa et la schizophrénie chronique.

En plus de cela, le risque maternel et fœtal est énorme. Consommées par une femme enceinte, les drogues, pour la plupart, traversent le placenta et atteignent le fœtus. Elles ont alors un effet délétère aussi bien sur le déroulement de la grossesse que sur l’enfant à naître. Elles peuvent entraîner des fausses couches, des accouchements prématurés, des malformations du fœtus, la mort subite du nourrisson, son retard de croissance et des anomalies mentales. Les conséquences peuvent être immédiates ou n’apparaître et être détectées que plusieurs mois ou même plusieurs années plus tard, notamment en ce qui concerne la croissance de l’enfant ou les anomalies mentales.

Le risque social n’est pas aussi à négliger. Toute consommation de drogue induit un risque social. Il peut être ponctuel ou durable selon la quantité consommée et le niveau de dépendance. Il inclut notamment l’échec scolaire professionnel et familial, l’isolement, la marginalisation, l’exclusion sociale, les violences et accidents.

Une campagne de sensibilisation adaptée aux femmes est nécessaire, pour la problématique de la drogue. «  Lors de nos sensibilisations il y a certaines femmes qui suivent, parce que les femmes sont au cœur du dispositif de la lutte contre la drogue, puisqu’elles sont avant tout mère. Les jeunes qui consomment sont soit leurs enfants, leurs frères ou leurs maris. Donc une campagne de sensibilisation spéciale s’avère nécessaire pour la gente féminine », explique le Secrétaire Permanant par intérim du SP/CNLD.

 

Edwige SANOU

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