Suite au mécontentement dû à la non satisfaction de sa plateforme « minimale » d’action, le syndicat national des travailleurs de l’agriculture (SYNATRAG) a entamé ce 17 mai une grève de 48 heures à Ouagadougou pour exiger la satisfaction de sa plateforme minimale. Une grève qui, si rien n’est fait, devrait en appeler d’autres.
Le syndicat national des travailleurs de l’agriculture (SYNATRAG) n’est pas content et le fait savoir. Après des conférences de presse successives, il a décidé de procéder par des grèves pour exiger la satisfaction de sa plateforme minimale d’actions. Laquelle plateforme comprend neuf (09) points dont la signature du procès verbal de rencontre avec son ministère de tutelle. Le syndicat annonce avoir amendé le procès verbal de cette rencontre tenue le 15 mars dernier et avoir reçu promesse que le texte serait signé dans les deux (02) semaines qui allaient suivre. Cette promesse n’a pas été tenue, puisque selon le Secrétaire Général du SYNATRAG Richard Jean André SOME, il a fallu que le syndicat annonce un mot d’ordre de grève pour que les autorités réagissent enfin.
Le syndicat dénonce par ailleurs une « remise en cause des libertés syndicales » du fait de sanctions prises à l’encontre d’agents ayant répondu à son mot d’ordre. Aussi, le fait que le gouvernement demande à des agents de distribuer des intrants agricoles est, aux yeux du SYNATRAG, « une surcharge qui mérite des ristournes au profit des agents commis à cette tâche ». La sécurisation des magasins de stocks dont les cambriolages causent des ennuis judiciaires aux agents de l’agriculture, l’augmentation des intrants « qui couvrent moins du quart des besoins des producteurs », la prise en charge des agents dans le cadre de leur participation aux conseils de direction figurent au nombre des revendications des travailleurs venus de toutes les régions pour participer à la grève.
Il y a lieu de définir une politique agricole endogène au Burkina Faso
« Le Burkina a assez de ressources naturelles pour subvenir à ses besoins alimentaires, mais il court derrière cet objectif depuis l’indépendance à cause de la navigation à vue constatée dans le secteur agricole », a déploré le Secrétaire général qui en veut pour preuves les aménagements « sommaires » dans les bas-fonds, la non anticipation des autorités en témoigne le fait que des mesures préventives ne soient pas prises contre les chenilles légionnaires qui ont encore sévi au cours de la campagne agricole. « Il y a donc lieu que le gouvernement définisse une politique agricole en concertation avec tous les acteurs pour que le pays sorte enfin de sa situation alimentaire et ce, en toute souveraineté », a martelé le Secrétaire général qui estime que le gouvernement n’a pas les moyens de son plan de riposte de quatre-vingt-un (81) milliards contre la famine qui menace plus de deux millions de Burkinabè.
Qu’à cela ne tienne, le SYNATRAG tient quant à lui mordicus à la satisfaction de sa plateforme minimale et prévoit d’ores et déjà d’autres grèves au cas où il n’obtiendrait pas pleine satisfaction.
Soumana LOURA