Ce samedi 13 novembre 2021 s'est tenue la conférence inaugurale de la fête de l’indépendance 2021. C'était à Ziniaré, chef-lieu du Plateau central, en présence de plusieurs fils et filles de ladite région. Il s’est agi pour le représentant du Premier ministre, le ministre d'État Zéphirin Diabré, d'expliquer aux forces vives de cette région le thème de la célébration des 61 ans d’accession à l’indépendance de notre pays, à savoir « Réconciliation nationale et cohésion sociale : devoir et responsabilité de tous pour un développement durable du Burkina Faso ».
« Là où il y avait l'entente, on sent qu'il n'y a plus d'entente ; là où il y avait l'harmonie, on sent qu'il n'y a plus d'harmonie et là où il y avait la stabilité et la concorde, il y a eu des blessures qui ont du mal à se cicatriser », a précisé Zéphirin Diabré à propos du thème choisi. Et comme la commémoration de l'indépendance nationale est un moment pour réfléchir sur « d'où on vient et où on va », il est clair, poursuit M. Diabré, qu'on ne peut pas faire l'économie de tous ses problèmes qui nous assaillent. « C'est le moment de parler d'un besoin de réconciliation nationale et de cohésion sociale », a-t-il indiqué.
« Quand on parle de réconciliation, c'est qu'il y a eu une situation de crise légère ou profonde qui fait que deux personnes ou deux groupes qui étaient ensemble et parlaient le même langage se regardent en chiens de faïence et donc elles/ils doivent se réconcilier. C'est un processus pour se remettre ensemble », a expliqué le ministre de la Réconciliation nationale. A en croire Zéphirin Diabré, il s'agit d'établir un nouveau contrat social en faisant table rase de la haine pour ramener la confiance et la fraternité. Pour ce qui est de la cohésion sociale, M. Diabré explique qu’il s’agit de faire cohabiter toutes les personnes dans un même univers. L’objectif, « c’est de mettre tout en œuvre pour que ce qui avait été fait ne se reproduise plus », a-t-il souligné.
Plusieurs catégories de réconciliations ont été citées par le ministre d'Etat. Il s’agit de la réconciliation politique, de la réconciliation sociocommunautaire à la suite de conflits liés à l'exploitation minière ou à la suite de conflits entre agriculteurs et éleveurs, de la réconciliation socio-administrative, de la réconciliation économique et financière et de la réconciliation citoyenne. « Ces grandes catégories qui rythment la démarche de la réconciliation nationale seront examinées à travers la vision qui est de faire du Burkina Faso une nation réconciliée avec elle-même à travers le triptyque Vérité-justice-réconciliation », a-t-il confié. Ce processus de réconciliation n’est pas le premier du genre dans notre pays. C’est pourquoi le ministre Diabré a invité la population au « pardon sincère » pour éviter qu'on revienne sur les mêmes griefs à l’avenir.
« Que ceux qui ont fait [du tort] demandent pardon, que ceux à qui on a fait [du tort] acceptent le pardon et qu'on oublie ce qui s'est passé pour se remettre ensemble et repartir de l'avant ; c'est cela, la réconciliation nationale. Que chacun fasse l’effort d’aller vers l’autre pour un Burkina Faso véritablement uni », a exhorté Zéphirin Diabré.
Cette conférence d’explication marque le départ d’une série d'autres dans toutes les provinces du Plateau central, en prélude à la fête du 11-Décembre.
Sié Mathias Kam