Depuis les inondations de septembre 2009, le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), n’est que l’ombre de lui-même, eu égard des pannes fréquentes d’équipements, des ruptures de consommables et de réactifs. A cela, s’ajoutent les capacités d’accueil dépassées, qui conduisent à hospitaliser certains malades dans les couloirs. C’est le constat que fait la sous-section du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA). Et pour ne pas participer à ce qu’elle appelle « une descente aux enfers » du CHU-YO, la sous-section ce jeudi 03 mai 2018 a au cours de sa rencontre avec la presse, interpellé le gouvernement à prendre ses responsabilités face à cette situation morbide du CHU-YO. Par ailleurs, elle annonce un sit-in de protestation le lundi 07 et le mercredi 09 mai 2018 et une marche en direction du ministère de la santé le mardi 08 mai 2018.
Ce jeudi 03 mai 2018, la sous-section du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a rencontré les hommes et femmes de médias pour dénoncer la situation chaotique dans laquelle se trouve le premier hôpital de référence du pays, à savoir le centre hospitalier et universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO). En effet, selon la sous-section, depuis les inondations du 1er septembre 2009, le CHU-YO n’est que l’ombre de lui-même. Cela, car « c’est un hôpital dont les capacités d’accueil sont dépassées, conduisant à hospitaliser les malades surtout en situation d’urgence dans les couloirs à même le sol ». Ce triste constant selon Hamadi KONFE, secrétaire général de la sous-section SYNTHA du CHU-YO, est fait au quotidien dans tous les services d’urgence, à savoir les urgences médicales, pédiatriques, chirurgicales et gynéco-obstétricales.
Cette situation de détresse est accentuée selon Hamadi KONFE et ses camarades par les pannes fréquentes d’équipements, les ruptures de consommables et de réactifs, conduisant souvent à des reports de programmes opératoires. D’ailleurs, depuis bientôt deux mois, le service de chirurgie viscérale est fermé, paralysant ipso facto les blocs opératoires de la viscérale et de l’urologie, les services des urgences viscérales et d’hospitalisation de la viscérale et de l’urologie.
Tout ce cocktail explosif fait que selon cette sous-section, le CHU-YO est entrain de mourir et devrait même être fermé n’eût été « la volonté des travailleurs qui caracolent autant que possible pour soigner les populations.
Pourtant, maintes fois, le SYNTSHA dit avoir interpellé le gouvernement afin que le CHU-YO puisse disposer de moyens qui lui permettent d’assurer ses missions de soins, d’enseignement et de recherches. Des interpellations qui selon la sous-section ont été sanctionnées par des accords dont la plupart sont dans les tiroirs et tardent à être mises en œuvre.
Au regard de cette situation morbide dans laquelle se trouve ce centre de référence au Burkina Faso, et surtout pour ne pas être « complice de cette descente aux enfers », cette sous-section du SYNTSHA interpelle le gouvernement à non seulement prendre ses responsabilités pour permettre au CHU-YO de remplir correctement ses missions à l’endroit des populations, mais aussi, interpelle l’opinion publique à faire pression sur le gouvernement afin de sauver le CHU-YO. Par ailleurs, il appelle tous ses militants et sympathisants à une marche en direction du ministère de la santé le mardi 08 mai 2018 à partir de 09h et à observer un sit-in de protestation le lundi 07 et le mercredi 09 mai 2018 de 07h à 10h. Toutes ces actions visent à exiger du gouvernement la réfection et l’équipement dans les meilleurs délais des services de chirurgie viscérale (blocs viscéral et urologique, urgences viscérales), le fonctionnement correct du service de l’imagerie (seule l’échographie fonctionne actuellement, le reste des équipements est en panne), l’équipement des différents blocs opératoires (traumatologie, neurochirurgie, maternité, ophtalmologie, odontostomatologie, ORL) et de tous les services déficitaires (services d’urgence, cardio, etc.) ainsi que l’approvisionnement de tous les services en consommables et en matériels médico-techniques et l’assurance de la bonne gestion.
Candys Solange PILABRE/ YARO