Alors que l’ouverture du procès du putsch avait été accueillie par certains comme une avancée majeure de la justice burkinabè, huit (08) organisations de la société civile ont, le 27 avril 2018, exprimé leur désarroi quant à la lenteur dudit procès. Elles appellent par ailleurs le peuple à lutter pour que ce procès nécessaire pour la manifestation de vérité, aille à son terme.
Cela fait deux (02) mois que le procès sur le putsch de septembre 2015 s’est ouvert, mais, on en est encore aux questions de procédures. Pour certaines organisations de la société civile telles que le Mouvement des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), l’Association des blessés du Coup d’Etat (ABCE), l’Union des familles des martyrs de l’insurrection populaire (UFMIP), etc., il est impératif que ce procès aille à son terme, car ce serait inadmissible que pour des questions de forme, on en vienne à reporter un procès d’une telle importance d’autant.
D’ailleurs, pour les conférenciers du jour, les arguments avancés par les avocats de la défense ne tiennent pas la route, puisqu’ils n’ont pas daigné envoyer des notifications aux témoins qu’ils disent vouloir entendre ; sans oublier que la présence sur les lieux du procès de toutes les personnes citées n’est pas obligatoire et ajoutent-ils en prenant volontiers en exemple le cas du Général Yacouba Isaac ZIDA. « Un report pourrait mettre en péril la paix sociale », insiste le porte-parole Chrysogone ZOUGMORE, car le peuple est déjà en proie à « des frustrations et à une colère diffuse ».
Selon ces OSC, des personnes auraient été payées et transportées sur le lieu du procès par le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) pour acclamer les accusés. Une situation qu’elles dénoncent et appellent de facto à ce que des mesures soient prises pour que de tels agissements ne se reproduisent plus.
Ces OSC en sont convaincues, aucun élément de forme ne saurait dissiper les actes consécutifs au putsch et les responsabilités des acteurs d’autant plus que certains ont revendiqué et assumé leurs responsabilités.
Alors que la reprise du procès est prévue pour le 09 mai prochain, Chrysogone ZOUGMORE et ses camarades lancent un appel au sens élevé de la responsabilité des uns et des autres, pour qu’à partir de cette date, les questions de fond soient enfin abordées. Toute chose qui selon elles, permettra à ce procès d’arriver à terme dans la transparence. C’est pourquoi, elles souhaitent qu’à sa reprise, ce procès qualifié de « procès du siècle par certains », soit retransmis en direct à la télévision.
Mais, ces OSC de prévenir : « Un report sine die de plus du procès serait inadmissible ». De ce fait, elles appellent le peuple burkinabè à se mobiliser pour faire échec aux manœuvres qui viseraient à empêcher le bon déroulement de ce procès.
Soumana LOURA