dimanche 24 novembre 2024

Ordures ménagères : Des entreprises chargées de la collecte entre Splendeurs et misères

31396045 138010157056464 4689827798712320000 nA Ouagadougou, des dépotoirs à ciel ouvert, on en voit beaucoup. Un grand nombre d’entreprises se sont donc spécialisées dans la collecte des déchets. Et comme le dit un adage « il n’y a pas de sot métier, il n’ya que de sottes gens ». Beaucoup dans ce métier, arrivent à tirer leur épingle du jeu, mais comme pour toute activité, cela ne se fait pas sans difficultés.

 

Le hangar de Daouda SAWADOGO n’arrive plus à contenir la quantité d’ordures ménagères. On y trouve du tout ou presque du tout : des sachets emballés dans des grosses balles, des chaussures, des bidons, des batteries usées, de la ferraille de pièces d’engins divers, etc. Cela fait quinze (15) ans que Daouda SAWADOGO travaille dans la collecte d’ordures ménagères.

Située à la sortie sud de la ville de Ouagadougou, son entreprise reçoit fréquemment des riverains qui viennent, qui à charrette, qui en voiture, lui vendre quelques objets usagés. « Ces vendeurs atypiques » en ont fait une activité à part entière. « Ce sont des personnes  de tous les âges, qui confrontées à la précarité ramassent les ordures pour nous les revendre », explique Boureima NABALOUM qui emploie neuf (09) personnes spécialisées dans l’achat des ordures à travers la ville. «  Cette activité est salvatrice pour les ramasseurs dans la  mesure où elle leur permet de survivre », confie-t-il.

Une fois  déchargées, les ordures sont pesées en vue de déterminer leur valeur qui est fonction de leur poids. Elles sont vendues à raison de cinquante (50) ou soixante-quinze (75) francs CFA le kilogramme.photo3

L’entreprise d’ordures de Daouda emploie elle,  jusqu’à quinze (15) personnes. Toutefois, le propriétaire des lieux reste évasif sur la question de la rentabilité, même si celui-ci acquiesce un sourire au coin des lèvres en affirmer « se débrouiller un peu, un peu ».

Selon, monsieur NABALOUM, c’est le gouvernement, ainsi que des ressortissants ghanéens, maliens, ivoiriens, et togolais qui viennent se procurer ces déchets pour leur redonner une seconde vie. « En fonction de leur nature, les ordures sont transformées en fils, en panneaux, en seaux, etc. », explique-t-il.

Il dit s’être lancé dans le métier dans le but de contribuer à la protection de l’environnement et ce, grâce aux différentes sensibilisations du gouvernement. Un gouvernement qui n’est pas insensible à l’effet bénéfique de cette activité sur l’environnement. « Le ministère de l’environnement nous encourage souvent à travers des dons de gants, de pelles et d’engins », témoigne-t-il.photo2

Toutefois, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Ceux qui exercent l’activité sont confrontés à certaines difficultés, liées notamment à l’écoulement. En effet, M. NABALOUM, en montrant un vaste terrain dit y avoir connu beaucoup de misères. « C’était en 2015, tout le terrain était occupé par des ordures. Après l’ordre du gouvernement, nous les avons transportées au sud de Saaba. Conséquence, au cours de l’année 2015, nous n’avons pas pu les écouler. Le gouvernement a décidé d’acheter seulement 34%, prétextant le manque de moyens. Depuis nous privilégions l’écoulement vers les pays voisins » explique-t-il. D’ailleurs, pour lui, l’Etat est un mauvais acheteur, car après cet incident, le gouvernement leur a fait injonction de ramener toutes ces ordures. Conséquence, plus de cent-trente (130) tonnes sont donc en attente sur le site depuis trois (03) ans. L’entrepreneur dit avoir désormais du mal à rembourser ses crédits, puisqu’il lui a fallu  trente-six chargements de camions pour transporter toute la charge. Ce qui lui aurait couté sept millions (7 000 000 F) de francs. « Y a des quartiers dans lesquels, je n’ose plus mettre pieds », conclut-il.

 

Soumana LOURA

 

 

Comments (0)

There are no comments posted here yet

Leave your comments

  1. Posting comment as a guest.
Attachments (0 / 3)
Share Your Location
  1. Les Plus Récents
  2. Les Plus Populaires
  1. Articles vedettes