Animé par d’anciens parlementaires du Conseil National de la Transition (CNT), le comité de veille parlementaire du CNT (CV/CNT) a tenu le 25 avril à Ouagadougou, un point de presse pour se prononcer sur des sujets d’intérêt national. Ce fut aussi l’occasion pour cette structure d’annoncer l’organisation d’une table ronde en mai.
Le procès du putsch, l’affaire Barry, la Constitution de la cinquième République sont entre autres, les sujets qui ont suscité l’intérêt du comité de veille parlementaire du CNT. Pour cette structure de veille, la Transition fut un trésor si exceptionnel dans l’histoire politique du Burkina qu’elle fait l’objet de recherches au Canada et en Allemagne. Ils en veulent pour preuves « les grandes avancées qui ont été engrangées pendant cette période ». C’est pourquoi, il déplore que le procès de « ceux qui ont voulu stopper le cours de la Transition » soit si lent. Aux yeux des membres de cette organisation de la société civile, ce procès doit constituer une catharsis indispensable en vue de la réconciliation nationale. Une réconciliation indispensable pour faire face aux défis sécuritaires que « des règlements de compte politico-militaires conduisent à remettre en cause » ; les membres du comité fondant leurs craintes sur l’arrestation du Colonel Auguste Denise BARRY.
La question de la nouvelle Constitution et l’avènement de la cinquième république a aussi été évoquée au cours de ce point de presse. Pour les anciens parlementaires du CNT, la voie appropriée pour l’adoption de la constitution celle référendaire. Les arguments du consensus et de la cherté ne tiennent pas la route selon eux, puisque les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) vont apporter leur part au financement. De plus, le comité estime que « le peuple s’est clairement prononcé en faveur du vote par référendum en témoigne le sondage du Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD )». D’ailleurs, pour le président du comité, David MOYENGA, « toutes les constitutions ont été adoptées par référendum ». Une option que tous les candidats à la présidentielle de 2015 avaient pris l’engagement de s’y soumettre et qui serait défendue par tous les spécialistes de droit constitutionnel.
David MOYENGA, président du comité de veille parlementaire de la Transition
Par ailleurs les ex parlementaires regrettent que les nouvelles autorités n’aient pas pris de décrets d’application des lois adoptées sous la Transition, notamment celles qui ont trait au bail locatif, au code minier, aux pupilles de la nation, au délit d’apparence, à l’enquête parlementaire sur la fraude fiscale, etc.
Les anciens parlementaires n’entendent pas lâcher prise dans la défense des acquis de la Transition. Ils prévoient du reste une table ronde en mai prochain sur les grands actes de la transition. L’objectif de cette table ronde étant de préserver et de construire une mémoire sur la Transition, qui selon eux, est une période « unique » de l’histoire du Burkina Faso.
Soumana LOURA