La communauté musulmane au Burkina Faso a entamé depuis le 13 avril le mois du jeûne Ramadan. Durant 30 jours, les fidèles seront amenés à se plier aux exigences de l’un des cinq piliers de l'islam à travers des privations. Comment ces derniers doivent-ils s’y prendre pour réussir leurs engagements ? Pour répondre à cette question, nous avons rencontré pour vous Alidou Ilboudo, imam et responsable du Centre culturel islamique de Ouagadougou.
« Le jeûne pour nous est un acte d'adoration qui se fait durant le mois de Ramadan. Il est important parce que le jeûne du ramadan fait partie des cinq piliers de l'islam et cela fait partie des fondements essentiels de la religion musulmane et comporte beaucoup de vertus et l'homme s'éduque par la privation pour s'approcher de Dieu », c’est par ces mots que l’iman Alidou Ilboudo introduit son explication.
Selon l’imam, le but de la privation, c'est de conduire l'être humain à savoir que rien n'est indispensable dans sa vie si ce n'est Dieu. « L’'homme apprend à se priver de nourriture, de boisson, de tout plaisir charnel pour libérer son corps matériel de la domination extérieure et vient se purifier devant Dieu », explique-il.
Il a ajouté que le jeûne vise à amener le musulman à la piété, à la crainte révérencielle d’Allah en choisissant de se priver de ce à quoi il avait droit tous les jours. « Ce n'est pas une souffrance pour le musulman mais une épreuve qui rappelle à tous que les épreuves font partie de la vie », précise le guide religieux.
Il a par ailleurs indiqué que certaines catégories de personnes sont exemptées de jeûne. Il s’agit notamment des personnes malades, des femmes allaitantes et des personnes soumises à des déplacements fréquents. Le fidèle musulman doit, durant le temps de jeûne, prendre un petit repas avant le lever du soleil et un repas à la rupture. « Le croyant doit recentrer ses activités sur l'essentiel au regard de la canicule. Il faut éviter de s'exposer au soleil pour ne pas être déshydraté et mettre sa santé en danger. Le croyant doit essayer de revoir son emploi du temps pour s'accorder un temps de louange. Il doit aussi dormir tôt pour pouvoir récupérer le lendemain », a-t-il recommandé.
« Ceux souffrant des maladies chroniques ne sont pas tenus au jeûne, mais ils doivent payer en nourriture en compensation des jours de jeûne. En ce qui concerne les malades temporaires comme les paludéens, ils peuvent continuer le jeûne après rétablissement. Les enfants pas encore pubères, quant à eux, sont dispensés du jeûne. On leur apprend à jeûner. Certains peuvent rester sans manger jusqu'à 11h, d'autres jusqu'à 14h, surtout ceux dont l'âge varie entre 8 et 9 ans. Pour les plus grands, ils peuvent le faire sur deux jours ; tout cela consiste à les entraîner au jeûne », conclut l’imam Alidou Sawadogo.
Bessy François Séni