Coiffure ancestrale qui a traversé les époques de l’Égypte antique au mouvement rastafari de Jamaïque, c’est un style que l’on remarque aussi bien dans la rue que sur tapis rouge. Symbole culturel, les dreads, aussi appelées «rasta», ont été adoptées par la culture populaire occidentale, notamment dans les années 70, lorsque la musique reggae s’est popularisée. Aujourd’hui au Burkina Faso, entre autres pays, chacun est libre de s’approprier ce choix capillaire pour des raisons d’esthétique ou culturelles mais son entretien fait débat. Radars Info Burkina a tendu son micro à un « rasta ». Lisez plutôt son avis sur le sujet.
Artiste musicien ayant à son actif un album de 6 titres intitulé « premiers pas », King Faya, Herbert Damis Kouassi à l’état civil, adepte des dreadlocks, nous raconte que c'est inspiré par des chanteurs reggae comme Bob Marley, Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly qu’il a opté pour cette coiffure. « Le fait d’aimer les artistes reggae a forcément influé sur mon style musical et ma coupe de cheveux», relate-t-il avant d’ajouter : « Me raser la tête me rend malade ». King Faya, qui a opté pour ce style capillaire en 2006, précise que les dreadlocks se forment lorsque les cheveux ne sont ni brossés ni peignés, mais que cela nécessite patience et entretien pour d’abord surmonter les critiques de l’entourage et ensuite rendre propre sa coupe. « J’ai dû quitter ma famille pour pouvoir m’épanouir à travers ma coupe et ma chanson car les parents avaient des préjugés négatifs sur ce style », poursuit-il avant de conclure que ceux-ci ont fini par l’accepter ainsi. Ces longs cheveux requièrent entretien et attention sous peine de s’attirer toute sorte de critiques.
Selon King Faya, l’entretien de ces cheveux pour les garder touffus, longs, propres et inodores a des exigences : « Tout part de la propreté. Tu peux ne pas porter de dreads mais avoir un cuir chevelu sale parce que toi-même tu ne t’entretiens pas. » Les cheveux font partie intégrante de l’homme et de ce fait si on prend soin de son corps, il n’y a pas de raison qu’on n’en fasse pas de même pour ses cheveux, selon notre interlocuteur du jour. D’après lui, entretenir ses dreads n’est ni compliqué ni coûteux. « Il faut juste les laver régulièrement et y appliquer du shampoing au moins deux fois par semaine à la maison ou dans un salon de coiffure, ce qui ne coûte pas plus de 500 F. L’admiration naît de la propreté. Beaucoup me demandent ce que j’ai pris pour faire pousser mes cheveux ainsi ; tout est naturel », souffle-t-il avant de conclure par un appel aux jeunes qui désirent s’approprier ce style de coiffure à l’entretenir et faire honneur aux précurseurs même si, toujours selon lui, il y a une différence entre « rasta » et chanteur reggae.
Sié Mathias Kam (stagiaire)