Considérée généralement comme impossible au Burkina Faso en raison de la nature du sol, la culture des champignons est une réalité depuis 2018. Ce défi est relevé par la caverne burkinabè des champignons comestibles qui produit les pleurotes.
On la croyait seulement possible dans les pays côtiers ayant des milieux sombres et humides. Mais aujourd’hui, la myciculture est effective au Burkina Faso. Cette initiative consistant à cultiver les champignons est l’œuvre de la caverne burkinabè des champignons. Selon la productrice Aïcha Déborah Traoré, les pleurotes peuvent être cultivés sur le sol burkinabè. Il s’agit d’une espèce dont la culture est particulièrement simple et rapide. Pour le faire, il suffit de créer des milieux sombres et humides. « La myciculture ou culture du champignon est possible au Burkina Faso si on respecte les conditions de forçage idéales pour le développement des champignons », a-t-elle indiqué.
Les conditions climatiques étant remplies, il sera assez facile de réussir cette culture grâce à un kit de culture « prêt à pousser » qui contient un substrat de déchets végétaux (sciure de bois, paille…) ensemencé de mycélium de pleurotes, dans une boîte en polystyrène ou un emballage en plastique noir. Dans une pièce fraîche (12 à 20°C maximum), l’on peut récolter ses propres champignons en quelques jours. « Cette espèce est la mieux indiquée vu que le Burkina est un pays sahélien. Il faut beaucoup d’efforts pour avoir un rendement mais tout comme les autres activités, la culture des champignons est génératrice de revenus », a-t-elle insisté.
Avec son chapeau de 5 à 15 cm de diamètre, en forme d’éventail, lisse, de couleur blanc crème à chamois, les pleurotes sont des lames blanches ou crème, serrées, qui se prolongent en filet sur toute la longueur du pied. Ceux-ci sont excentrés, placés légèrement sur le bord du chapeau et n’excèdent pas 1 à 3 cm de large. Les pleurotes ne dépassent pas les 3 à 7 cm de hauteur. La chair est blanche, élastique, dégageant une bonne odeur de champignon et un petit goût de noisette. « Malgré toutes ces caractéristiques, les pleurotes sont absents malheureusement des habitudes alimentaires des populations burkinabè alors que leur consommation prévient des maladies telles que le diabète, l’hypertension artérielle et le cancer », a-t-elle souligné.
Les pleurotes sont le troisième champignon le plus cultivé dans le monde après le champignon de Paris et le shiitake. Ils sont appréciés pour leur chair douce délicatement saumurée. La culture de ce type de champignon est possible à la maison grâce à l'offre de kits de culture ou simplement de « chevilles » ensemencées avec du mycélium de pleurote que l'on enfonce dans un billot de bois placé au jardin. La caverne burkinabè des champignons comestibles invite les populations à la consommation des pleurotes qui peut, à l'en croire, réguler la santé des diabétiques et prévenir d’autres maladies.
Bruno Bayala