Le premier Ministre, PAUL KABA THIEBA était à l'Assemblée nationale, le jeudi 12 avril pour son traditionnel discours sur la situation de la Nation. Devant les députés, il a non seulement fait la photographie des actions menées par son gouvernement au cours des douze (12) derniers mois, mais aussi et surtout décliné les perspectives pour les mois à venir. Comment les Burkinabè apprécient cette analyse de la situation de la nation du premier ministre ? Radars Info Burkina a recueilli les avis des Ouagalais.
Serge COMPAORE, chargé de communication du Nouveau temps pour la démocratie (NTD) : « cela fait trois ans successivement qu’il s’est appliqué devant la lustre assemblée. Je pense que conformément aux engagements pris, notamment ceux inscrits dans le programme présidentielle et dans le PNDS, beaucoup de choses ont connu une évolution. Sur le plan de l’agriculture, il y a des soutiens substantiels en matière d’engrais, de machines agricole. Malgré le fait que les pluviométries ont baissé ces dernières années, il y a eu un effort, avec la mise à disposition des boutiques témoins, qui contribuent un temps soit peu à la réduction des coûts. Sur le plan de la santé, il y a la gratuité des soins. Certes, il y a des insuffisances, mais le pas à été lancé. Ceux sont des mesures salutaires, mais je pense que globalement le gouvernement PAUL KABA THIEBA a fourni beaucoup d’efforts qui restent à améliorer, parce que toute œuvre humaine n’est pas parfaite. Je pense que la population doit les encourager, les accompagner et attirer leur attention sur les actions ou les questions qui ont failli. Je suis satisfait du bilan en trois ans vu le contexte économique et social, il faut saluer à sa juste valeur les efforts consentis par le gouvernement burkinabè. Je suis convaincu qu’avec plus d’efforts et de stabilité politique, nous pouvons relever les défis ».
Une Secrétaire au ministère de l’agriculture : « Je suis plus ou moins convaincue par le discours du premier ministre, parce que concernant les routes on constate un avancement, comme le disait un philosophe le développement d’un pays passe par le développement des routes. Dans ce sens, ils ont investi. Par rapport à l’ancien régime, on peut dire qu’il y a assez de changement. Cependant, ce que la population ne comprend pas, c’est qu’on n’a pas les mêmes perceptions du changement. Par exemple, le paysan qui est au village, lui son chargement c’est avoir le pain quotidien garanti. Par contre, pour un citadin ce sont les routes et autres. Sur le plan du traitement des fonctionnaires, ils n’ont a pas encore résolu totalement ce problème. Également dans un discours, le président du Faso, Roch KABORE annonçait que d’ici mi-février, il allait mettre à plat et revoir les salaires des fonctionnaires. Jusque là, il y a des syndicats qui n’ont pas encore été interpelés, donc je ne suis pas totalement convaincue ».
Michael ZAGRE, fonctionnaire de l’Etat : « Je ne suis pas tout à fait convaincu par le discours du premier ministre. Je n’ai pas suivi intégralement le discours, mais quand il dit que le pays est en marche, je peux que dire que c’est le cas dans la forme, mais pas dans le fond. Je ne vois rien. Quand il s’exprime, il est à l’aise, mais cela ne me convainc pas. Il dit qu’il y a des mesures qui sont prises et que des choses ont été réalisées. Cela est souvent technique, rien n’est visible. Quand par exemple, il dit que le taux de croissance économique est passé de 5.9 à 6.7 respectivement de 2016 à 2017, ce ne sont que des chiffres. Même si le taux de croissance a augmenté, la population ne voit pas cela. Comme le disait feu ancien président de l’Assemblée nationale, la population n’a pas besoin de chiffres. Il faut du concret. Je ne suis pas du tout convaincu. La population doit constater du concret pour approuver ce qu’il dit ».
BOUGOUMA , chauffeur : « J’ai été partiellement convaincu par le discours du premier ministre , parce que le pays est entrain de décoller, sinon après la transition nous avons constaté un balbutiement. Malgré les insécurités, on remarque quelques signaux de développement. Il y a eu des réalisations, mais cela n’est pas suffisant. Il faut noter que le changement ne vient pas uniquement de l’élite. Il faut la participation de tout le monde. L’incivisme qu’on constate ces dernières années met le pays en retard. Aussi, les nombreuses revendications que l’on voit maintenant est dû au fait que l’on sait que nos gouvernants sont à l’écoute de la population, sinon ce n’était pas ainsi dans le régime précédent ».
NIGNAN, agent du ministère l’Economie, des finances et du développement : « Je suis d’avis quand le premier ministre dit que le pays est en marche, parce que malgré les difficultés on peut dire qu’on avance. Sans les difficultés sécuritaires, le taux de croissance pourrait atteindre environ 7%. Je ne peux pas dire que je suis convaincu pour autant, mais il a fait ce qu’il pouvait .C’est la réalité du terrain, il a touché à tous les secteurs. C’est vrai que des efforts restent à faire. Même si C’était l’opposition, on aurait eu quelque chose à dire. Il faut l’encourager dans ce sens ».
Roger DOMBOUE, Magasinier : « Je n’ai pas l’impression que le pays soit en marche, ils disent qu’ils travaillent, mais la population ne voit rien. Nombreux sont les jeunes diplômés qui sont toujours au chômage. Je ne vois pas en quoi le pays est en marche. Je ne vois pas en quoi le taux de croissance à augmenter, car le pays est toujours comme avant. Depuis les élections, il n y a aucun progrès. C’est juste un discours politique. Créez des emplois, des projets pour les jeunes, c’est ainsi que le pays va se développer réellement ».
Propos recueillis par Edwige SANOU