A l’occasion du Mois national de l’arbre au Burkina Faso, Radars Info Burkina s’est entretenu avec Béyé Gué, chef du service départemental de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique de Loumbila, pour savoir l’état de la coupe abusive du bois et des espèces protégées.
« La tendance de la coupe abusive du bois est haussière et cela est grave. La coupe abusive du bois diffère des zones. Si nous prenons le Centre, notamment les grandes agglomérations, les gens veulent le charbon et le bois. Donc les paysans ont des techniques pour tuer les arbres. Puisqu’il nous arrive de constater des arbres qui subitement sont en état de dessèchement. C’est pour obtenir par la suite soit le charbon soit le bois pour aller le vendre en ville. Donc la coupe abusive du bois est très accélérée tout autour des villes du pays», a regretté M. Gué.
Selon lui, les agents des Eaux et forêts sont vigilants mais sont dans l’impossibilité de tout surveiller à 100%.
Ainsi, le ministère de l’Environnement a interdit la production du charbon de bois à moins 100 km de la ville, « mais l’extension de la ville de Ouagadougou fait que les gens sont obligés d’abattre les arbres », a-t-il expliqué.
En ce qui concerne les espèces forestières protégées, il a souligné que tous les arbres sont certes protégés, mais il existe une liste des espèces dites intégralement protégées.
« Il y a une différence entre ‘’protégé’’, ‘’partiellement protégé’’ et ‘’intégralement protégé’’. Un arbre peut été protégé soit pour sa valeur économique, soit pour sa rareté. Par exemple le karité, le néré, le dattier du désert, le caïlcédrat et le bois de rose sont protégés. Le piliostigma reticulatum (bagandé en mooré) n’est pas intégralement protégé quand il est petit, mais quand il devient grand il le devient», a fait savoir Béyé Gué.
A en croire le forestier, le bois de rose, dont les feuilles sont prisées par le bétail, est constamment élagué par les éleveurs. « Par conséquent ces arbres n’ont plus le temps de faire les fruits pour pérenniser l’espèce. Dans la zone ouest de la Kossi, on ne peut plus voir un jeune karité, un jeune néré. Il faut donc planter des espèces locales pour remédier à cette situation », a conclu le chef du service départemental de l’Environnement de Loumbila.
Aly Tinto