Sept figures de la scène musicale burkinabè viennent de reprendre ensemble le titre « One love » de Bob Marley. Il s’agit d’Alif Naaba, de Smarty, de Floby, de Sidir, de Sissao, de Maria Bissongo et de Nourat. Radars Info Burkina s’est entretenu avec Olivia Bissiau, membre de l’association Africa for Africa, par ailleurs initiatrice de ce collectif musical, pour en savoir davantage sur ce projet. « Cette chanson est un hymne à la paix qui bercera les gens jusqu’au 18 décembre prochain, date du concert pour la paix », a-t-elle indiqué.
Ils sont une dizaine, les professionnels de la société civile à porter le concept Africa for Africa, et ils ont décidé d’organiser un concert pour la paix.
« Afrika for Africa, c’est la valorisation des cultures panafricaines qui sont, pour nous, essentielles à la paix durable. C’est toute une histoire que l’on veut écrire avec les Burkinabè et avec les autres populations de la sous-région. Aujourd’hui, ce concept est connu à travers ‘’One love Burkina’’, une reprise du titre ‘’One love’’ de Bob Marley. Et nous n’avons pas choisi ce titre par hasard. En effet, Bob Marley l’avait chanté en 1978, lors du concert pour la paix en Jamaïque. Et vu la notoriété de Bob Marley ici au Burkina, cette reprise dudit titre par 7 artistes a tout son sens », a expliqué pour commencer Olivia Bissiau. Elle a souligné que ces 7 artistes représentent tout le Burkina dans sa diversité culturelle et qu’il était très important pour Africa for Africa que les langues les plus parlées au Faso puissent s’exprimer.
« Nous sommes en train de réussir notre pari. Cette chanson est un hymne à la paix qui bercera les gens jusqu’au 18 décembre prochain, date à laquelle est prévu le Concert pour la paix, dont le parrain est le maestro Toumani Diabaté, qui a du reste trouvé l’idée absolument géniale. Ce sera un concert gratuit. Nous considérons que la culture doit aller vers les gens. Donner la possibilité aux Burkinabè qui n’ont pas les moyens de voir un concert de Toumani Diabaté et d’autres stars de pouvoir y assister, c’est important pour nous. Le ticket d’entrée, ce sera un tee-shirt blanc. Le lieu du concert sera précisé ultérieurement, tout comme les noms des stars qui vont y prester. C’est un spectacle que nous organiserons sur fonds propre. C’est pourquoi nous souhaiterions être soutenus par des sponsors, car un tel événement doit se tenir au Burkina avec les Burkinabè», a poursuivi Olivia Bissiau.
« Autour de cette énergie positive, on peut faire bouger les lignes comme ce fut le cas des trois concerts de référence que sont Woodstock en 1969 aux Etats-Unis contre la guerre du Vietnam, le fameux concert de Bob Marley en avril 1978 qui a fait découvrir la Jamaïque au reste du monde et live Aid en 1985 à Londres contre la famine en Ethiopie. Nous souhaitons que ce concert pour la Paix soit dupliqué l’année prochaine à Bamako ou à Abidjan. Nous voulons donner de l’espoir, ouvrir les gens à la lumière et combattre l’obscurantisme », a-t-elle poursuivi.
En ce qui concerne la mise en place du collectif « One love Burkina », Africa for Africa a réfléchi à qui pouvait reprendre le titre « One love » de Bob Marley. « Il fallait que ces artistes puissent chanter sur un rythme reggae pour éviter que la chanson de Bob Marley soit dénaturée. En outre, ils devaient être fédérateurs et porteurs d’un message et accepter de chanter ensemble. Nous avons donc traduit les paroles de Bob Marley et leur avons demandé de s’imprégner du texte et de proposer les paroles qui leur venaient. A l’exception de Nourat qui reprend le premier couplet de Bob Marley en anglais, les autres ont proposé leurs propres paroles. A un moment donné en studio on s’est dit que c’était génial, extraordinaire ce qui était en train de se passer. Il y avait l’osmose entre les musiciens, les techniciens », a confié l’initiatrice de « One love Burkina ».
Selon Olivia Bissiau, les 99% de la chanson ont été réalisés ici au Burkina. « Elle a été mixée par un des mixeurs de Rihanna. Ce que l’on visait, c’était l’excellence. Et je pense que le résultat est à la hauteur de nos espérances. Le retour du public est incroyable. YouTube n’est pas encore un média très utilisé par les Burkinabè mais après seulement 6 jours de publication, on est à plus de 20 000 vus sur YouTube. Quand on y ajoute les partages, on est à plus de 100 000 vus », s’est-elle réjouie.
Aly Tinto