jeudi 21 novembre 2024

Grève du SATB : Les agents mobilisés malgré les intimidations

20180404 144958Les agents du ministère de l’Economie et des finances ont depuis le 04 avril, entamé un mouvement d’humeur de 48 heures. En effet, ils ont décidé de déserter les bureaux afin de protester contre certaines reformes entreprises  par le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Hadizatou Rosine Coulibaly.

 

Depuis hier, les agents du ministère de l’Economie et des finances observent un arrêt de travail. Les raisons de ce énième sit-in sont entre autres la rétention des cotisations communément appelés « check off », le retrait de la dotation en carburant et la transformation du domaine des impôts en Etablissement Public de l’Etat (EPE). Une transformation que les agents perçoivent comme « une tentative de privatisation du domaine des impôts ». « Contrairement à ce pense l’opinion publique, ce sit-in n’est pas lié à la polémique sur les Fonds Communs. Pour nous, il s’agit d’un acquis sur lequel, nous n’entendons plus nous étaler, d’autant plus que, comme tout le monde le sait, ce sont des avantages qui permettent d’accomplir des missions bien précises », lance bravache, le Secrétaire général du Syndicat des agents du trésor du Burkina (SATB), l’un des six syndicats de la Coordination des syndicats du ministère de l’Economie et des finances (CSMEF), Seyni KOANDA.

Au nombre des raisons de ce mouvement d’humeur, figure aussi la non application par le gouvernement de certains accords alors que les échéances sont dépassées. Nous avons par exemple, l’accord sur l’adoption d’un « statut sécurisant » pour les quelque huit-mille (8 000) agents du ministère.

Face à cette grève, les autorités ont annoncé des mesures punitives quant aux absences non justifiées. Cette mise en garde, le syndicat dit ne pas la comprendre, puisqu’un  préavis de grève a été déposé depuis le 14 mars, conformément à la réglementation en vigueur.

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                                                                               Seyni KOUANDA, Sécretaire général du SATB

 

Mais, que cela ne tienne, cela n’a pas démobilisé les agents qui croient en la légitimité de leurs revendications. Selon le Secrétaire général du syndicat, malgré les intimidations, le mot d’ordre de grève est bel et bien respecté. Les agents du ministère ne veulent à son avis qu’une seule chose, en l’occurrence, l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail qui permettra ipso facto d’engendrer des ressources dont tout le monde bénéficiera.

 sit inQuoi qu’il en soit, la question des fonds communs divise l’opinion publique. Etudiant en Droit à l’Université de Ouagadougou, Dieudonné TANKOANO dit ne pas désapprouver l’idée des fonds communs. Seulement « je trouve que leur taux par rapport aux salaires est élevé. Il se situe autour de 113% du montant de leur masse salariale selon ce que j’ai appris .Je crois qu’il y a lieu d’abaisser le montant de ces fonds» suggère-t-il.

Menuisier de son état, Karim TAPSOBA lui, approuve aussi l’idée d’encourager les agents mais estime que le montant est trop élevé. « Une partie de cet argent peut servir à construire des écoles, des hôpitaux voire aider la masse de chômeurs à entreprendre quelque chose ».

Certains par contre sont totalement réfractaires au principe des fonds communs. « Ce sont les travailleurs qui font des efforts puisque ce sont eux qui payent les impôts. Alors, pourquoi l’idée de fonds communs ? Mais il est vrai que les premiers responsables du pays ne donnent pas l’exemple. » S’insurge Adama TAPSOBA qui travaille lui aussi dans un atelier de menuiserie.

 

Soumana LOURA

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