Si à Ouagadougou, les salons de coiffure poussent comme des champignons, tel n’est pas le cas pour les salons d’esthétique. Spécialisés dans les massages et autres traitements de relaxation, les salons d’esthétique sont en train de se chercher une place dans le cœur et les habitudes des Burkinabè. Ce qui ne semble pas être chose aisée, car ils sont sujets à d’énormes critiques et préjugés.
Au Burkina Faso, les salons d’esthétique ont pour activité majeure le massage. Mais ils offrent aussi des services relatifs à la peau (épilation par exemple), au visage, aux mains (manucure), aux pieds (pédicure), ainsi que d'autres soins destinés à améliorer l'esthétique des clients. Ils ont de prime à bord une mission esthétique, c'est-à-dire rendre beau, soigner l’apparence des clients, etc. en outre, ces salons ont pour mission d’assurer le bien être des clients à travers les différentes sortes de massage qu’ils proposent.
Selon les professionnels du métier, les salons d’esthétique ne sont aucunement un lieu de débauche et de dépravation comme le pense l’opinion publique. « Ceux qui pensent que les salons d’esthétique sont des salons de prostitution sont certainement des gens qui n’ont aucune idée du domaine de l’esthétique », confie Angèle, masseuse professionnelle.
A l’image des médecins, les masseuses selon Angèle soulagent et préviennent bon nombre de maladies. « L’activité principale dans un salon d’esthétique est le massage. Nous avons trois types de massages à savoir le massage relaxant, le massage amincissant, et le massage tonifiant. Le massage relaxant qui est le plus demandé aide les clients à se détendre. De nos jours, avec la croissance du taux des AVC et des tensions le massage relaxant peut contribuer à prévenir toutes ces maladies qui peuvent être mortelles. Il y a également le massage tonifiant qui permet une remise en forme du corps, suite par exemple à un accouchement, à la vieillesse, etc. Les massages amincissants, eux, sont pratiqués pour réduire le taux de graisse du corps », explique la masseuse professionnelle.
Angèle déplore que le rôle des instituts de beauté et de relaxation soit méconnu des Burkinabè. Cela selon elle fait que le métier n’a pas bonne presse, ainsi que ceux qui le fréquentent. « Nombreux sont ceux qui ne connaissent pas le fonctionnement des salons d’esthétique, car le mot massage fait référence à une thérapie, qui est normalement pratiquée par un professionnel de la santé. Ce sont des soins que l’on propose aux clients. C’est un travail noble. Je ne vois pas en quoi cela peut être considéré comme un salon de prostitution. Par exemple, quand on se rend dans un service gynécologique, on y va pour retrouver la santé non pas pour autre chose. Nous avons des clients à qui les médecins ont recommandé les salons d’esthétique. Cela montre que notre métier est sérieux comme tous les autres ». déclare-t-elle.
Quant aux habitués de ces coins, ils permettent surtout de se remettre en forme et de prévenir certaines maladies. « Un salon d’esthétique est un institut de beauté, qui contribue au bien être des clients. J’y vais des que le temps me le permet. Je ne vois pas en cela un salon de prostitution, parce que c’est un lieu de travail », confie Cécile SANOU, une cliente. Pour elle, il faut une réelle communication afin de redorer l’image de ces instituts de beauté, car à forces, les préjugés risquent de prendre le dessus sur la réalité. « C’est aux professionnels de ce métier de valoriser et de vendre ce qu’ils font », martèle-t-elle.
Toutefois, elle reconnait que l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Dans toute chose, il y a toujours la mauvaise herbe, mais cela selon elle, ne saurait être un motif valable pour dénigrer le travail de ces professionnels qui concourent au bien-être des gens. « Il faut reconnaître aussi que certains peuvent s’y rendre avec des idées derrière la tête », déclare-t-elle.
Edwige SANOU