A Ouagadougou, nombreuses sont les femmes qui ont souvent des difficultés à obtenir une femme ou fille de ménage. Ce problème qui passe un peu inaperçue dans la société est de plus en récurrent dans les foyers, au point de constituer pour certaines un « casse tête chinois ».
De nos jours avoir une femme ou une fille de ménage à Ouagadougou est devenu un « casse tête chinois » pour les femmes. Beaucoup de filles de ménage ont déserté les rues de la ville. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, en l’occurrence le besoin de se scolariser. En effet, avec l'évolution des mentalités, une grande partie des filles sont scolarisées dans les villes comme dans les campagnes. « Cette difficulté peut être liée au changement de la mentalité des parents, qui ont compris qu’il est plus bénéfique pour eux d’envoyer leurs filles à l’école que de les employer dans les foyers comme aide ménagère. Il y a également une prise de conscience de ces dernières qui ont compris l’importance d’être instruites», explique Blandine LOUGUE, communicatrice de fonction et jeune mère de vingt cinq (25) ans, en quête de femme ménage depuis plus de six (06) mois
En outre, les conditions de travail sont aussi une des raisons de cette absence des filles de ménage dans les villes, car elles sont souvent victimes de maltraitance dans les foyers. En effet, avec des rémunérations qui sont généralement en dessous du salaire minimum au Burkina et sans aucune stratégie de fixation de salaire, ces filles n’ont souvent pas une limitation d’heure de travail. Elles sont aussi parfois victimes de sévices corporels de la part de leur patron.
Certains centres s’occupent du placement de ces filles dans des foyers pour réglementer la situation. Mais pour Mme LOUGUE, cela ne résous pas le problème. « Ces centres demandent très souvent entre vingt cinq mille (25000) et trente mille (30000) francs CFA par mois comme salaire pour les filles. Mais en réalité, ces centres ne leur reversent pas la totalité de la somme », a-t-elle confié.
Une autre difficulté que rencontrent les femmes à la recherche de filles de ménage, c’est le manque d’expérience de ces dernières, puisse que la majeure partie de ces filles n’ont aucune formation dans le domaine. Ce qui les handicape sur le terrain et peut faire l’objet de conflit avec l’employeur. C’est ce que nous explique Mme DAHILOU une commerçante travaillant avec une femme et une fille de ménage : « la majeure partie de ces filles n’ont pas l’habitude de travailler chez elles, car ce sont leurs mères qui effectuent les taches ménagères. C’est au moment de se marier qu’elles viennent en ville travailler pour constituer leur trousseau de mariage. Ce qui fait que cela ne marche pas, car elles n’ont pas la main. Certaines des filles avec qui j’ai eu à travailler ne savaient même pas faire la vaisselle .c’est difficile dans ces conditions de travailler pour quelqu’un. Il faut noter aussi que la paresse est un facteur important. Les filles aujourd’hui veulent le gain facile. Elles sont nombreuses dans les bars et maquis, car elles y trouvent le travail moins pénible et elles ont les pourboires. Mais, elles oublient qu’elles s’exposent aux maladies, aux grossesses non désirées etc. J’ai voulu remercier la fille de ménage qui est avec moi, parce qu’en plus d’être têtue, elle est paresseuse. Pourtant, je n’ai pas de problème avec la femme de ménage. C’est pourquoi, j’ai décidé de ne travailler maintenant qu’avec les femmes de ménages. Elles sont sérieuses et surtout conscientes. Elles travaillent correctement ».
Pour Mme Martine ZERBO femme de ménage : « les filles de ménage ne sont pas sérieuses. Certaines sont paresseuses, d’autres sont pratiquement rebelles. Cela peut créer des mésententes avec la patronne. Je suis femme de ménage, j’ai quitté Tougan pour venir travailler à Ouagadougou. Je sais ce que je veux ».
Même si les filles de ménage sont souvent une nécessité dans les foyers à Ouagadougou, Mme DAHILOU interpelle les parents pour qu’il priorisent l’éducation et l’instruction de leurs enfants au détriment de l’argent.
Edwige SANOU