mardi 5 novembre 2024

Journée Internationale de la sage-femme : Madame Nougtara, une sage-femme pas comme les autres

nougLe 5 mai de chaque année, est célébrée la Journée mondiale de la sage-femme partout dans le monde. Quel métier noble que celui de contribuer à donner la vie ! La sage-femme a pour rôle de surveiller la grossesse, suit son évolution et gère l’accouchement. Un métier délicat parce qu’il comporte beaucoup de difficultés et où les erreurs ne sont pas permises. Suivons le portrait de Madame Gnoné Chantal Nougtara née Zoromé, sage-femme à la retraite et consultante en santé sexuelle et reproductive, qui elle a su marquer la différence.

Madame Gnoné Chantal Nougtara née Zoromé est mariée et mère de cinq enfants. Originaire de région du Nord en plus d’être sage-femme à la retraite, elle porte la casquette de consultante en santé sexuelle et reproductive, de présidente de trois associations  qui œuvrent en faveur des femmes et des enfants et de chef de son village à Goldogo (Ouahigouya). Etant l’aînée de sa famille, au décès de son père elle hérite du trône pendant un bout de temps avant d’être remplacée par un de ses oncles. Avec une quarantaine d’années dans l’exercice de ses fonctions, notre sage-femme à la retraite a des retours positifs de sa carrière. « Partout où je passe, les femmes me remercient pour ce que j’ai fait pour elles. Il y a des femmes que j’ai  eu à aider à accoucher qui viennent me présenter leurs enfants », dit-elle. Son rôle de femme au foyer ne l’a guère empêchée d’exercer librement sa passion. nougta 2Pour elle, une sage-femme doit aimer sa profession et développer des qualités parce que la fonction comporte beaucoup de difficultés. Le moment de l’accouchement est le plus difficile dans la fonction d’une sage-femme. C’est un moment délicat où  il faut beaucoup de compréhension, de la patience et de sagesse pour éviter le pire, selon Dame Nougtara.

 Elle ajoute que c’est une phase durant laquelle il faut continuer à sensibiliser la future mère pour l’inciter à pousser au lieu de s’emporter contre elle comme le font beaucoup de sages-femmes de nos jours. « Certaines femmes,  pendant la phase de la délivrance, n’arrivent plus à entendre les paroles à cause de la douleur, alors à ce moment il nous faut souvent hausser le ton. Mais ceux qui sont dehors ont l’impression que nous crions sur les femmes ». C’est un langage de sourds  entre les femmes et les sages-femmes durant l’accouchement. Parfois les sages-femmes se voient obligées  de mettre la pression  sur les femmes pour qu’elles poussent car il y va de la vie du bébé. La femme sur la table doit impérativement pousser dans les dix minutes qui suivent lorsqu’on lui dit de le faire sinon la vie de son bébé peut se retrouver en danger ou l’enfant peut avoir des tares. «  L’enfant peut ne pas être intelligent à l’école donc si la sage-femme pense à cela, elle fait tout pour que la mère pousse ». De toute sa carrière malgré les nombreuses difficultés rencontrées, Mme Nougtara n’a jamais perdu une femme et son enfant ou l’un d’entre eux. Avant chaque accouchement, elle faisait une petite prière et tout se passait toujours bien. Même à la retraite, la sage-femme continue de recevoir de bons rapports. A l’entendre, une sage-femme doit avoir de nombreuses qualités au-delà de celles requises pour la fonction. Mme Nougtara est une sage-femme modèle sur qui beaucoup de sages-femmes devraient prendre exemple.

Elza Nongana (Stagiaire)

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