Voilà maintenant un mois que s’est ouvert le procès du putsch de Septembre 2015. Après maintes suspensions, dont la dernière date du 27 mars dernier, il doit en principe reprendre, ce vendredi 30 mars prochain. Mais déjà, comment les gens apprécient le déroulé de ce procès dont l’issu est très attendu ? L’espoir né des premiers jours du procès, de voir des langues se délier afin que jaillisse la vérité est-il toujours grand eu égard des débats de forme qui se mènent au cours des différentes audiences ? Radars Info Burkina a tendu son micro aux Ouagalais pour connaître leur état d’esprit à ce stade du procès.
Moumouni NIKIEMA : « Je trouve que l’ouverture de ce procès est une bonne chose. Gilbert DIENDERE lui-même a tenu des propos à la télévision nationale et à la radio qui démontrent ouvertement sa responsabilité dans ce putsch, bien que ses avocats veuillent démontrer le contraire. Nous voulons qu’il soit jugé par rapport à ces propos et qu’il assume. Pour ce qui est des reports, je trouve que les avocats de la partie civile ne jouent pas bien leur rôle. Ils ne font qu’évoquer des aspects dont on a aucune notion ».
Augustin, Sans emploi : « On est content du déroulement du procès. On veut la vérité. On a toujours espoir qu’on aura la vérité. Que la justice fasse son travail. S’ils sont coupables qu’on les condamne sinon, qu’on les libère. Je ne suis pas sûr de la culpabilité des accusés. Autant laisser la justice aller à son terme. Toujours est-il que c’est la vérité qui nous intéresse ».
Souleymane SAWADOGO : « Nous apprécions le déroulement du jugement, mais nous voulons que les choses accélèrent, car nous avons hâte que la lumière soit faite sur cette affaire, il faut que les avocats mettent de l’eau dans leur vin et que les autorités fassent moins d’erreurs dans la procédure afin que les choses puissent aller vite. Les accusés doivent être jugés, car tout le monde a été témoin de ce qui s’est passé le 16 septembre 2015. Il faut que la procédure soit claire pour que justice se fasse ».
Mohamed Salif SANOGO : « Concernant le jugement, je pense qu’il y a lieu d’être sincère. Nous avons toussuivi le déroulement du coup d’Etat, donc il faut que les concernés soient jugés. L’Etat doit prendre ses responsabilités et nommer une personne compétente pour ce jugement pour ne pas donner d’arguments à la défense. Nous avons toujours su le stratège qu’est Gilbert DIENDERE. D’ailleurs, il n’a fait que citer des gens qui ne pourront pas témoigner. Tout ce que je souhaite, c’est que cette cacophonie cesse et que les prévenus soient mis définitivement aux arrêts. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, DIENDERE à lui seul a treize (13) avocats. C’est juste pour retarder le procès. Il faut que les parents des victimes puissent faire le deuil et pour cela, il faut les mettre aux arrêts et oublier afin que le pays puisse avancer. C’est cela qui saurait être la seule consolation des parents des victimes ».
Boubacar BONKOUNGOU, commerçant : « Pour moi, le jugement a bien commencé. Seulement, j’ai l’impression que certains ne veulent pas que la vérité éclate. Nous ne comprenons pas pourquoi les choses n’évoluent pas. Mais quoi qu’il en soit, nous savons qu’un jour nous saurons ce qui c’est réellement passé lors des évènements malheureux du 16 septembre 2015. Nous souhaitons que ce jugement se passe dans la paix, afin que ce pays retrouve sa quiétude d’antan ».
Fanta OUENA, restauratrice : « Nous voulons la paix au Burkina Faso, si le jugement s’avère être une menace pour notre quiétude qu’il trouve une autre solution, car un jugement qui peut créer un conflit au sein du pays n’est pas à encourager. Aussi, si le jugement peut se dérouler sans problème qu’il le fasse. Nous ne voulons pas d’un procès qui remue le couteau dans la plaie.
Raïssa : « On ne fait que suspendre et reprogrammer. Et je ne comprends toujours pas l’interdiction faite de diffuser ce procès à la télévision ainsi qu’à la radio. Aussi, le fait de suspendre à chaque fois ce procès peut jouer sur le verdict final. Je me dis que le pouvoir en place peut être mêlé à cette affaire, d’où les multiples reports ».
Mme Bintou KABORE : « Je trouve que tous ces incessants reports est bizarre. Nous, ne voulons que la justice, reste à savoir si nous allons réellement l’avoir. Pour ma part, je suis pessimiste ».
Propos recueillis par Soumana LOURA et Edwige SANOU