Le moins qu’on puisse dire est que l'épidémie de coronavirus progresse au Burkina Faso. A ce jour 26 mars, le pays totalise 152 cas confirmés et 10 guérisons. Les autorités nationales ont pris une batterie de mesures contre la propagation de la maladie. Au nombre de celles-ci, on peut citer l'instauration du couvre-feu, la suspension des transports en commun et, dernièrement, la fermeture d'une trentaine de marchés de Ouagadougou à compter de ce jeudi jusqu'au 20 avril. Dans le but de comprendre comment les populations peuvent vivre cette situation de confinement, Radars Info Burkina a approché l'économiste Mamadou Barry.
Selon Mamadou Barry, les différentes mesures prises auront un effet négatif sur les opérateurs économiques, notamment ceux du secteur informel, et leurs effets seront perceptibles dans les tout prochains jours.
« Ces effets peuvent être, entre autres, les difficultés d'approvisionnement des ménages des grands centres urbains en produits de première nécessité, la faillite prévisible du secteur des transports et son corollaire de chômage, la déstabilisation du secteur informel et la mise au chômage de plusieurs petits commerçants qui vivent au jour le jour et dont les activités contribuent énormément à la constitution du PIB du pays. Tous ces éléments contribueront à tirer nos économies vers le bas », a précisé l'économiste.
A l'en croire, l'intervention de l'Etat, par la suite, sera indispensable. « La réaction de l'État sous forme d'État gendarme pour essayer de compenser les pertes subies par les entreprises privées est indispensable au maintien de l'équilibre économique du pays et permettra d'éviter une crise de croissance qui sera plus grave que la pandémie actuelle », a soutenu M. Barry.
Il a en outre souligné que pour s'adapter à la nouvelle donne, les populations n'auront d’autre choix que de « s'approvisionner de manière raisonnable sans créer une pénurie qui pourrait être à l’origine d’une flambée des prix des produits ».
« Les commerçants, quant à eux, pourraient songer à s’installer un peu partout dans la ville pour créer des points de vente ponctuels sans regroupement en masse », a conclu Mamadou Barry.
Aly Tinto