Face à la pandémie du Covid-19 qui sévit depuis quelque temps au Burkina Faso, Ben Ismaël Nombré, au travers de l’ONG « sauve ma patrie », composée de jeunes volontaires, a décidé d’apporter sa contribution pour réduire les cas de contamination. C’est ainsi que six jours durant, il a, avec son équipe de bénévoles, sillonné des marchés et yaars de la ville de Ouagadougou pour sensibiliser les commerçants aux bons gestes à adopter pour éviter la propagation de cette maladie.
Les marchés et yaars (Ndlr : petits marchés) sont des lieux fréquentés par bon nombre de citoyens qui s’y rendent pour se ravitailler en denrées alimentaires. Dans ces lieux, potentiels foyers de propagation du Covid-19, exercent également des personnes vulnérables, surtout celles du 3e âge, qui vivent dans des situations précaires. Et parce qu’elles n’ont pas toujours accès à la bonne information, l’ONG « sauve ma patrie » n’a pas voulu faire de cette frange de la population des laissés-pour-compte dans la lutte contre la propagation du coronavirus. Elle s’est alors engagée pendant six jours d’affilée à sillonner les marchés de Zempasgo à la Patte-d’oie, du 15, de Paglayiri, de Gounghin, de Cissin et de Pissy. Là, les volontaires se sont attelés à renforcer les connaissances des commerçants sur la maladie, notamment ses modes de transmission, avec un accent mis sur les bons comportements à adopter pour ne pas choper le virus. « Nous avons utilisé des messages qui choquent ainsi que des témoignages des autres pays durement touchés par la maladie pour susciter une prise de conscience de nos cibles. Nous leur avons également appris les bons gestes à avoir, comme se laver les mains au savon soi-même avant de manipuler les produits, éviter de laisser les clients toucher les marchandises et produits alimentaires, comment se protéger les mains avec des gants et des sachets lorsqu’ils reçoivent des billets de banque ou rendent la monnaie mais aussi comment fabriquer soi-même son masque », a affirmé Ismaël Nombré. Les bénévoles ont également, à la fin de chaque séance, distribué du savon et des masques, acquis sur fonds propres, aux commerçants.
Très souvent confrontés à l’indifférence de certains commerçants qui semblent n’avoir pas encore compris l’ampleur de la maladie, c’est avec plaisir qu’Ismaël Nombré et son équipe ont dit avoir constaté l’adoption de comportements responsables à l’issue de leur activité de communication. 
Ce qui les conforte dans leur action et les encourage à aller de l’avant malgré les moyens limités dont ils disposent.
Tout en saluant la mesure de fermeture des marchés et yaars, qui entre en vigueur le 25 mars, Ismaël Nombré et ses pairs ne comptent pas pour autant mettre un terme à leurs activités de sensibilisation. Ils les redirigeront vers les quartiers précaires et dans les rues de la ville de Ouagadougou pour que le message sur les bons comportements à adopter puisse continuer de passer, afin d’attirer l’attention sur leur importance. « Nous continuerons à sensibiliser jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cas au Burkina », foi de sieur Nombré.
Pour venir à bout de la pandémie au Burkina Faso, Ismaël Nombré invite l’ensemble des citoyens à plus de discipline et au strict respect des règles d’hygiène non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour les autres. Il appelle également les autorités à améliorer la communication sur la maladie et à agir de sorte que certains produits tels les masques et gels hydroalcooliques soient vendus à un prix raisonnable pour permettre au plus grand nombre de citoyens de se les procurer. Ismaël Nombré espère que le Burkina Faso saura tirer des leçons de cette crise à la fin de cette pandémie en améliorant l’hygiène de vie et en investissant plus dans le domaine sanitaire.
Armelle Ouédraogo
