Les questions de mobilité et d’assainissement demeurent une préoccupation majeure pour la population burkinabè. C’est dans cette optique que le maire de la capitale Pierre Armand Béouindé avait lancé le 14 janvier 2019, des études techniques d’aménagement et de bitume. A ce jour, les différents travaux ont débuté dans plusieurs quartiers et arrondissements de la ville. Des actions salutaires mais avec des impacts sur les habitants et usagers de ces zones.
Les travaux d’aménagement et de bitumage, comme l’avait promis le bourgmestre de la capitale, ont débuté effectivement et se poursuivent dans les quartiers Cissin, Cité Azimo et Kourittenga. Usagers et riverains dans ces zones se plaignent du calvaire qu’ils vivent de façon quotidienne. Poussière, déviations, perte de leur clientèle et même fermeture de restaurants, des salons de coiffure, de boutiques sont entre autres les défis auxquels les habitants et commerçants aux abords de ces routes en chantier font face. Selon Nafissatou Zagré, gérante d’une boutique de sous-vêtements installée au bord de la voie du lycée municipal Vénéré, dans le quartier Cissin, avec les travaux sa clientèle a considérablement baissé. « Les gens ont du mal à venir et retrouver la boutique. Avant, la boutique avait une plaque indicative mais à cause des travaux, l’entreprise a demandé que nous l’enlevions ». Elle renchérit que ses clientes sont obligées de garer leur moto ou voiture de l’autre côté de la voie et de traverser celle-ci pour rejoindre sa boutique. Au quartier de la Cité Azimo, les travaux ont débuté il y a de cela 3 semaines et se poursuivent. Saïdou Ouédraogo, un riverain, déclare que les travaux ne leur facilitent pas la tâche car ils ont des difficultés pour rejoindre une voie à une autre. Pour lui, l’arrosage n’est pas suffisant et la conséquence en est qu’il y a trop de poussière qui se dégage. Aussi, il déclare que l’entreprise devrait effectuer des déviations en créant des issues afin qu’ils puissent accéder à leurs concessions sans problème. « Que le gouvernement veille à ce que les travaux finissent dans les délais. Nous souhaitons aussi avoir des routes bien nivelées en attendant la finition des travaux ».
Ces travaux perturbent certes les activités et même la vie des personnes dans ces zones (personnes asthmatiques), mais c’est un mal nécessaire pour désengorger la capitale et pour surtout éviter les inondations. Ce n’est pas Bibata Nana, riveraine et vendeuse de riz au quartier Kourittenga, qui dira le contraire. «Les travaux d’aménagement et de bitumage me plaisent beaucoup car à la fin des travaux, l’économie sera relancée avec une plus grande visibilité. Nous aurons beaucoup plus d’usagers sur cette voie et nous aurons beaucoup de clients qu’auparavant ». Pour elle, il faut supporter la poussière parce que les travaux ont un délai d’exécution de neuf mois et les travaux de l’entreprise sont déjà très avancés. Le souhait des habitants dans ces zones en chantier reste cependant le respect des délais d’exécution des travaux et ils interpellent les autorités à suivre les travaux de près.
Elza Nongana