L’Eglise catholique est à sa troisième semaine du temps de carême ce vendredi 13 mars 2020. Chaque vendredi, au sein des paroisses, les fidèles catholiques du monde entier pratiquent ce qui pourrait être qualifié d’«exercice spirituel phare», le chemin de croix. Quels sont l'origine et le sens de cette pratique spirituelle ? Le vicaire général de la paroisse universitaire Saint-Albert le Grand de la Rotonde, l’abbé Alain Ouédraogo, nous en dit plus.
Considéré comme une piété populaire approuvée et encouragée par l’Eglise catholique, le « chemin de croix » est une expression de la foi chrétienne. Si l’Eglise reconnaît la dévotion de cette pratique, elle n’a en jamais fait une liturgie proprement dite. Selon l’abbé Alain Ouédraogo, vicaire général de la paroisse universitaire Saint-Albert le Grand de la Rotonde, l’origine de cette activité de foi peut être d’abord située dans la passion de Jésus. Parce que le premier « chemin de croix » a été réalisé par Jésus lui-même pour nous sauver. « C’est donc pour nous rappeler cela, pour nous resituer dans l’histoire qu’est né le chemin de croix», a-t-il souligné. Ainsi, depuis la paix de Constantine à partir du 4e siècle, les foules de chrétiens se rassemblaient chaque année de la semaine de la Passion du Christ à Jérusalem pour refaire le chemin que Jésus avait parcouru les jours qui ont précédé sa mort. En quelque sorte, les chrétiens des premiers siècles voulaient revivre l’événement, s’identifier à Jésus et, par ce geste, le remercier. Selon le vicaire général de la paroisse universitaire, c’est avec la famille franciscaine que le « chemin de croix » a pris de l’ampleur et s’est exporté au-delà de Jérusalem pour être une pratique commune au sein de toute l’Eglise. Les étapes de cet exercice spirituel, d’après lui, ont beaucoup évolué. Au début, a-t-il précisé, il y avait 7 stations, qui sont focalisées sur les 7 paroles de Jésus en croix. Cela a par la suite évolué et aujourd’hui, il y a 14 stations. « Le Saint-Père Jean Paul II avait, lui, l’habitude d’ajouter une station », a-t-il révélé.
S’agissant du sens du chemin de croix, l’abbé Alain Ouédraogo explique qu’il permet de communier avec les souffrances du Christ et surtout de nous resituer dans l’histoire. Cela nous amène au premier chemin de croix où le Christ a véritablement souffert pour nous sauver. Il a ajouté que la croix est au cœur de toute vie humaine ; par conséquent Jésus l’est aussi. Il ajoute que le Christ ne nous laisse pas seuls dans la souffrance ; il est là avec nous. « Le chemin de croix nous donne l’espérance que de la croix nous aboutirons inévitablement à la résurrection », a-t-il indiqué. L’objet du chemin croix, à en croire l’ecclésiastique, est de permettre à tous les fidèles chrétiens de se souvenir mais aussi d’accepter la croix dans leur vie et de faire confiance à Jésus-Christ.
Obissa