L’Union nationale des sociétés coopératives de producteurs de coton du Burkina (Scoop-UNPCB) a tenu une conférence de presse ce 20 mars dans la ville de Bobo-Dioulasso. Objectif : mettre les cotonculteurs sur le même niveau d’information par rapport à l’échec de la campagne écoulée et appeler à une démarche de concertation pour la survie de la filière coton au Burkina.
DECLARATION LIMINAIRE
Il nous plait, dès l’entame de cette conférence, d’exprimer toute notre reconnaissance à l’ensemble des personnes ici présentes, particulièrement aux représentants de la presse nationale et internationale.
En répondant favorablement à notre invitation, vous témoignez une fois encore de l’intérêt que vous accordez à la filière coton du Burkina, tout comme vous nous administrez la preuve de votre disponibilité à toujours accompagner l’UNPCB dans sa quête de justice et de bonheur au profit des producteurs de coton de notre pays.
Nous voulons par ailleurs et d’emblée vous rassurer que cette conférence de presse que le Conseil d’Administration de l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB) a décidé d’initier ce jour n’est pas une rencontre de plus.
Elle doit être plutôt perçue comme une tribune qui, au regard de faits, gestes et propos qui sont sciemment et savamment entretenus dans certains milieux cotonniers, entend apporter sa part de vérité et d’éclairage, face à une situation qui n’a que trop duré.
Mesdames et Messieurs
Honorables invités
Il n’est en effet un secret pour personne que depuis un certain temps déjà, il y a des turbulences dans l’air qui flotte au-dessus du monde cotonnier burkinabè. Principalement dans des zones relevant de la sphère géographique de la SOFITEX.
Des turbulences liées d’une part aux résultats obtenus à l’issue de la campagne cotonnière 2017/2018 et d’autre part, à la décision prise par l’AICB, de se retirer momentanément de la culture du coton génétiquement modifié.
Pour autant que l’on se souvienne, cesont là des sujets qui, à maintes reprises, ont eu à faire l’objet de nombreuses explications et mises au points, tant par l’AICB que par les premiers responsables de la SOFITEX qui, pour l’occasion, avaient souvent à leurs côtés des représentants de l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina.
Par média et sorties de terrain interposés, de même qu’à travers des preuves, des chiffres et des illustrations qui se sont voulus sans tabous, faciles de compréhension et transparents, les résultats afférents à la campagne 2017/20018 ont été abordés et décortiqués sans ambages.
S’assumant pleinement comme elle l’a toujours fait, l’AICB, qui regroupe les trois sociétés cotonnières que sont la SOFITEX, la SOCOMA et FASO COTON ainsi que l’UNPCB, n’a pas hésité à reconnaître que ladite campagne n’a pas atteint son objectif de production initialement fixé à plus de 800.000 tonnes de coton graine au plan National.
Principale raison évoquée : la pluviométrie qui, après un bon début plein d’espoir, s’est avérée par la suite très capricieuse, avec pour corollaires une mauvaise répartition des précipitations dans le temps et dans l’espace, uneraréfaction des pluies par-ci et des engorgements de parcelles par-làet pour finir, un arrêt brutal des pluies sur une bonne partie des exploitations.
Seule à avoir payé le plus grand tribut dans cette situation de détresse, la SOFITEX dont de nombreuses parcelles ont vu leurs cotonniers flétrir, laissant tomber au passage leurs feuilles et leurs capsules avant terme.
Dans la même lancée, les rendements à l’hectare ainsi que la production globaleattendus en ont pris un coup.
Certes, il n’y a pas de quoi en être fier, même s’il s’avère que le cumul des productions enregistrées par les sociétés cotonnières a néanmoinsdépassé celui de la campagne 2016/2017.
La majorité des producteurs et des autres acteurs savent et sont convaincus que la campagne 2017/2018 aurait pu tenir toutes ses promesses si dame nature avait été plus clémente.
Mesdames et Messieurs
Honorables invités
C’est pourquoi le Conseil d’Administration de l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina, soutenu en cela par une forte majorité de cotonculteurs, ne peut cacher son étonnement et son amertume de voir une minorité ramer à contre- courant de la vérité.
Si fait que l’on ne peut s’empêcher de se poser les questions suivantes :
- A quelle partie joue cesdits cotonculteurs?
- Sont-ils réellement des producteurs de coton ?
- Qui tire les ficelles en cachette et à quelles fins ?
- Quelles sont les enjeux qui se cachent derrière tout ceci ?
Car tout bien pesé, il nous semble que ces individus ne connaissent pas la structuration de l’UNPCB et de ses instances dirigeantes, bien qu’ayant été candidats malheureux lors des élections de 2017.
En rappel l’UNPCB est structurée de la base au sommet. Des élections libres et transparentes ont été organisées dans les villages, départements et provinces producteurs de coton. Cela sous la supervision des Préfets, des Hauts commissaires et du Ministère de l’Agriculture.
Au regard de cette structuration, il est inconcevable que des individus isolés veuillent parler au nom des producteurs de coton. Il est également étonnant de voir à la tête de ce groupe, un certain Gnoumou Casimir, celui-là même qui a été suspendu de son GPC (Groupement de Producteur de Coton LEKANI ) pour cause d’impayé en 2014/2015.
Qui plus est, M. Gnoumou Casimir a abandonné les champs de coton au profit de l’Eglise et est aujourd’hui Révérend Pasteur à Ouagadougou depuis son échec aux élections de 2017.
Voici donc une nouvelle race de manifestants aux desseins inavoués et inavouables qui veulent être plus royalistes que le roi.
Pourtant, ils sont en train d’enfoncer une porte déjà ouverte puisque l’NPCB, par anticipation, a depuis octobre 2017 et à l’issue d’une tournée de suivi de la campagne, tiré la sonnette d’alarme auprès des sociétés cotonnière sur le risque de mauvaises récoltes.
Fort de ce constat une rencontre,sollicitée par l’UNPCB auprès de l’APROCOB a été organisée par l’AICB pour examiner les inquiétudes soulevées par les cotonculteurs et proposer éventuellement les solutions suivantes :
- Situer les producteurs sur les causes de la mauvaise campagne agricole 2017-2018;
- Trouver une formule pour réduire de moitié les crédits intrants afin de soulager les producteurs, (les producteurs supportent une partie et les sociétés cotonnières supportent l’autre partie);
- Ne pas mettre en exergue la caution solidaire pour cette campagne, car cela risque de déstabiliser les SCOOP-PC,
- Echelonner le reste du crédit des producteurs de ladite campagne sur 2 à 3 ans ;
- S’il y’a un prix d’achat complémentaire du coton graine, il ne doit pas être frappé par le crédit intrants de cette campagne,
- Ne plus mettre en place les intrants qui ont fait l’objet de polémique sur le terrain.
Les conclusions de cette rencontre ont conduit à la mise en place de commissions mixtes (UNPCB, SOFITEX) d’évaluation des impayés internes et externes au sein des groupements, départements, provinces et régions.
Les résultats de ces évaluations qui ont commencées depuis le 14 Mars 2018 permettront d’entamer les démarches de plaidoyer auprès des autorités.
L’UNPCB recommande par conséquent à l’ensemble de ses membres de s’en tenir à cette démarche de concertation et de veiller à ce que les perturbateurs ne mettent pas en péril la campagne à venir et partant, la survie de la filière coton du Burkina.
Cela étant, et pour revenir à la question du Coton Génétiquement Modifié (CGM) telle que évoquée par les frondeurs, la position de l’UNPCB est sans ambages. Certes l’UNPCB est pour le CGM mais pour un CGM qui réponde à toutes les qualités requises sur le marché international.
Voilà pourquoi l’UNPCB demande à ses membres de se départir de toute attitude qui ressemblerait à un affront fait à l’UNPCB, doublé d’une défiance de l’autorité de l’Etat.
Un pas que des personnes avisées, de surcroit hommes de Dieu n’ont pas hésité à franchir, tout en sachant que le mensonge et la diffamation sont proscrits et qu’ils ne doivent aucunement se laisser piéger par l’appât du gain facile ainsi que par les manigances et autres dilatoires de producteurs aux abois.
En tout état de cause, le Conseil d’Administration de l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina tient à souligner avec force, sa ferme détermination à défendre les intérêts des producteurs et à préserver les acquis de la filière cotonnière.
Mieux que quiconque, elle reste convaincue qu’il ne viendra jamais à l’idée d’aucun responsable de société cotonnièreou d’autres acteurs avertis, aussi puissants soient-ils, d’œuvrer à hypothéquer l’avenir de la filière cotonnière du Faso.
C’est pourquoi, non sans demander aux frondeurs de se départir des mauvais calculs et des intentions égoïstes, elle les invite par ailleurs à se ressaisir et à rallier les rangs de la majorité pour qu’ensemble, ils relèvent les nombreux et grands défis qui se profilent à l’horizon.
Pour sa part, l’UNPCB saura toujours rester ferme, face aux velléités de division. Car il y va de l’avenir de toute une filière qui est reconnue comme une filière créatrice de richesses.
Mesdames et Messieurs
Honorables invités
La campagne cotonnière 2018/ 2019 s’annonçant déjà, il est important pour tout un chacun de se préparer pour sa réussite.
C’est pourquoi nous ne saurons terminer cette déclaration sans demander la clémence divine, afin que cette campagne tant attendue soit épargnée des ingratitudes de la nature et de la pluviométrie.
Encore une fois, Merci à nos amis de la presse pour leur soutien indéfectible.
Bonne campagne cotonnière 2018/2019 à toutes et à tous.
Je vous remercie
Le Président
Bambou BIHOUN