Les Eglises chrétiennes, dans la nuit du 24 décembre, ont célébré la Nativité, la naissance de l'enfant Jésus. A la cathédrale de Ouagadougou, nombreux sont les fidèles catholiques et des autorités comme le président de l'Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, l'ancien président guinéen Moussa Dadis Camara, le ministre d’Etat Siméon Sawadogo, le maire de la ville de Ouagadougou, Armand Béouindé, et le conseiller spécial du Premier ministre venus prendre part à la célébration eucharistique de la nuit de Noël aux côtés du cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou. Ce haut dignitaire ecclésiastique, en plus de rendre grâce au Seigneur pour ses bienfaits, a livré un message de paix en raison du difficile contexte sécuritaire burkinabè.
« Frères et sœurs bien-aimés, soyez tous et toutes les bienvenus à cette célébration de Noël. Le sauveur promis et donné est venu : Jésus le sauveur, Emmanuel, Dieu avec nous. Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qui l'aiment. Par amour, il est venu nous sauver, il est le prince de la paix. En cette nuit très sainte de Noël, nos yeux restent fixés sur l'enfant Jésus, le sauveur en qui toute notre espérance chrétienne et humaine reste fixée… L'Eglise universelle accueille ce message de grâce et notre église particulière de Ouagadougou au Burkina Faso, dans un contexte sociopolitique et sécuritaire fragilisé, veut s'unir à la joie des bergers et faire de cette naissance du sauveur une renaissance de notre cher pays », a dans un premier temps déclaré Son Eminence Philippe Ouédraogo. Puis il a sollicité la paix pour le Burkina Faso, la sous-région et le monde entier.
« Prions pour nos frères qui ont été victimes aujourd'hui des attaques terroristes à Arbinda dans le Soum (NDLR : 7 militaires et 35 civils ont été tués le matin du mardi 24 décembre 2019. 80 terroristes ont été neutralisés). Le prophète Esaïe ravive notre espérance en chantant la puissance du sauveur qui vient briser les chaînes de l'esclavage, sécher les larmes, panser les blessures, et apporter la paix », a-t-il ajouté.
Selon Philippe Ouédraogo, à l’occasion de cette nuit de Noël, « le message du Christ sauveur comporte de multiples dimensions qui peuvent nous aider à transformer notre vie, notre milieu de vie et notre monde ». Le prélat a explicité ses propos en ces termes : « La première dimension est que Noël nous enseigne d’avoir un cœur ouvert aux souffrances humaines. J'invite toutes les filles et fils de notre Eglise famille de Dieu à abattre les murs de l'indifférence, pour qu'enfin s'ouvrent les portes de nos crèches humaines, les crèches de nos familles qui accueillent les pauvres, les mendiants, les déplacés qui vivent dans des logis de fortune, mourant de froid et de faim. La seconde dimension est que Noël nous donne de travailler à l'intégration des peuples et des ethnies. Une valeur qui est reconnue à une nation, c'est sa capacité d'intégrer l'autre, quelles que soient son ethnie, sa langue, sa condition sociale, sa religion, ses options politiques. J'invite tous mes frères et sœurs chrétiens à être des acteurs d'intégration. La dernière dimension est que Noël nous invite à travailler pour un monde nouveau, un monde fait de réconciliation, de justice et de paix. Jésus est bel et bien le prince de la paix, venu réconcilier les hommes avec Dieu, réconcilier les hommes entre eux. Tout homme, toute société humaine aspire à la paix. La paix, en effet, trouve sa source au plus profond du cœur humain. »
A l'en croire, on ne peut parvenir vraiment à la paix que lorsqu'il y a un dialogue convaincu d'hommes et de femmes qui cherchent la vérité au-delà des idéologies, et des opinions diverses. « La paix ne va pas sans pardon mutuel réciproque. Le chemin de la réconciliation nous appelle à retrouver dans le fond de notre cœur la force du pardon et la capacité de nous reconnaître frères et sœurs », a-t-il insisté.
Pour finir, l’archevêque de Ouagadougou a informé les fidèles qu'une chaîne de prières annuelle est organisée dans l'archidiocèse de Ouagadougou pour la paix : « 33 paroisses se succéderont semaine après semaine, suivis des mouvements d'actions catholiques, des mouvements de spiritualité en sorte que nous puissions couvrir les 52 semaines de l'année dans une prière confiante en faveur de la paix, de la justice et de la réconciliation au Burkina Faso. »
Aly Tinto