La Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) a rencontré la presse ce 10 mars pour présenter le contenu du « Mémorandum pour la réconciliation nationale au Burkina Faso », un document qui se veut être une contribution à la réflexion nationale et qui vise à faciliter le processus de la réconciliation. Durant cette conférence de presse, les hommes de médias ont aussi assisté à la passation de charges entre le président sortant de la CODER Amadou DABO et celui entrant Amadou TRAORE.
Les membres de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) ont planté le décor de la conférence de presse en insistant sur le bien-fondé du « Mémorandum pour la réconciliation nationale au Burkina Faso », un document qui mène la réflexion sur le processus de réconciliation nationale au Burkina.
Selon Ablassé OUEDRAOGO, membre de la CODER, le président du Faso apprécie positivement l’initiative de la CODER qui a consisté à élaborer le mémorandum. « Nous avons remis le Mémorandum pour la réconciliation nationale au Burkina Faso à Rock Marc Christian KABORE le mardi 13 février 2018. Le président a bien apprécié cette initiative et cette importante contribution de la CODER dans la recherche de la réconciliation nationale », s’est-il réjoui.
Les grandes lignes du mémorandum
Le mémorandum élaboré par la CODER est subdivisé en six parties essentielles. La première partie porte sur le contexte et la justification. A ce niveau, la coalition appelle à une réflexion sérieuse et objective sur les causes profondes du « mal-être » burkinabè. Un « mal-être » qui tirerait sa source de l’accumulation d’injustices ayant dégénéré en difficultés sociales. Par conséquent, la réconciliation nationale devra « permettre au peuple burkinabè tout entier de solder un lourd passif commun, de résoudre des antagonismes sérieux ».
Dans la deuxième partie qui concerne l’analyse de la « crise » au Burkina Faso, la CODER explique que la « crise » qui secoue le Burkina ne se limite pas à des antagonismes politiques mais va au-delà et touche la société au plus profond d’elle-même. Ainsi, les revendications identitaires jadis étouffées par l’esprit nation commencent à émerger de la pire des manières.
La troisième partie s’intéresse à la problématique de la réconciliation nationale au Burkina. Selon la CODER les multiples tentatives de réconciliation auraient connu des fortunes diverses, « toutes plus proches de l’échec que de la réussite car à chaque fois, on a pensé que la réconciliation nationale se limitait à des arrangements politiques ».
Dans la quatrième partie qui porte sur les différentes approches de réconciliation, la CODER estime que les premières pistes de résolution des difficultés devraient être endogènes. Elle exprime par conséquent la nécessité de recourir autant que faire se peut aux valeurs ancestrales, dont l’arbre à palabres.
L’avant-dernier point concerne les propositions d’un processus de réconciliation nationale. La CODER suggère à ce niveau de convoquer un débat national inclusif, sérieux, grave, franc et sincère « mais fraternel et convivial ».
Le dernier axe du document tire la conclusion que « la solution carrée des tribunaux ordinaires exclusivement chargés de prononcer des condamnations conduira la nation dans une autre impasse car le besoin d’apaisement des cœurs va au-delà des prononcer des peines d’emprisonnement. Le Burkina a besoin surtout d’un dialogue de vérité à l’issue duquel les sanctions qui peuvent être aussi bien positives que négatives seront appliquées et exécutées sans rancœurs ».
En marge de la conférence de presse, les membres de la CODER ont procédé à la passation de charges entre le président sortant de la CODER Amadou DABO de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) et celui entrant Amadou TRAORE du parti Les républicains.
RGB