Le 20 novembre dernier, le monde a célébré la Journée mondiale des droits de l’enfant. Il s'agit d'une recommandation de l’Organisation des Nations unies (ONU) en faveur de la protection des enfants qui remonte au 20 novembre 1989, date à laquelle fut adoptée la Convention internationale des droits de l'enfant. Au Burkina Faso, malgré les efforts du gouvernement pour protéger les mômes en lançant des opérations de retrait de ceux qui crèchent dans les rues, on en trouve toujours qui dorment à la belle étoile. Radars Info Burkina s’est intéressé à la question.
Depuis septembre 2018, le ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire a lancé des opérations consistant à retirer les enfants des rues. En octobre dernier, la ministre Laurence Maréchal Ilboudo est encore sortie avec ses équipes pour une autre phase de retrait des adolescents qui logent dans les rues de la capitale burkinabè.
Une initiative qui a été saluée en grande partie par l’opinion nationale, même si certains ne manquent pas de relever les limites objectives de son opérationnalisation. En effet, dans la ville de Ouagadougou on remarque qu’il y a des enfants qui dorment à la belle étoile, sur des cartons ou des tables dans les marchés, à proximité des gares routières, sous les ponts et bien d’autres endroits malgré le risque cela comporte pour eux.
Ce qui fait dire à Ali Zongo, un citoyen à qui nous avons tendu notre micro : « Cette action du ministère dénote la bonne volonté de madame le ministre et est la preuve qu’elle est très sensible à la situation des enfants de la rue. Cependant, ce n’est qu’une goutte d’eau dans la mer. Pourra-t-elle retirer tous les enfants de la rue à Ouagadougou et dans les 45 provinces du Burkina ? À mon avis, c’est impossible. »
Le ministère de la Solidarité nationale n’avait d’ailleurs pas la prétention de procéder d’un seul coup au retrait des enfants de la rue. Selon les statistiques officielles, plus de 9 000 enfants dorment dans la rue à travers le pays. Les rues de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso accueillent la grande partie de ces mômes. L’action du ministère vise donc à réduire ce chiffre et à le ramener à 50% d’ici 2020, selon les responsables dudit département.
Pour résoudre le problème, Alima Ouédraogo, une autre citoyenne à qui nous avons tendu notre micro, propose deux solutions : « Pour moi, il faut que chaque parent mette au monde le nombre d’enfants qu’il peut prendre en charge. Le monde a évolué et on ne peut plus se permettre de faire beaucoup d’enfants alors qu’on ne peut ni les nourrir ni les loger. Il est vrai qu’il y a des cas compréhensibles où les parents meurent, laissant derrière eux des enfants. Au moins eux, l’Etat doit les accompagner. Il faut aussi que l’Etat travaille à éradiquer la pauvreté par une bonne politique de redistribution des richesses du pays. Il faut une bonne gouvernance au profit de tous.»
Laisser des enfants dans la rue, c’est faire courir à ceux-ci de nombreux risques. Sans aucun contrôle parental, ces enfants peuvent tout se permettre. Ils peuvent par exemple être enrôlés par des groupes potentiellement dangereux pour la société, voire le pays. Respecter les droits des enfants, c’est donc prémunir le pays contre certains fléaux et lui assurer un avenir prometteur.
Péma Néya