A Disshin, dans la province du Ioba, jusqu’en début novembre cette année il pleuvait. Pour les paysans de cette localité, cette situation risque de compromettre sérieusement les récoltes. Chez certains, les récoltes pourrissent dans les champs et chez d’autres, le manque d’exposition des récoltes au soleil endommage sérieusement celles déjà faites.
De l’arachide récoltée recouverte de moisissures, des tiges de mil et de maïs pourrissant dans les champs : ce sont, entre autres, les dégâts des pluies tardives à Disshin. Pour Narcisse Poda de Kpopéri, les arachides récoltées sont attaquées par les moisissures à cause du manque de soleil. Chez lui, les arachides qui sont entassées dans la maison constituent une importante part de sa récolte. Selon lui, le haricot, le mil, le maïs et le sorgho pourrissent dans les champs du fait de la persistance des dernières pluies. Modeste Somé du même village renchérit : « A la fin de cette campagne agricole, nous avons vu les récoltes, mais les effets des dernières pluies font que nous sommes inquiets quant aux récoltes et à la bonne conservation de celles-ci ».
Maurice Somé, quant à lui, estime que la pluie y est pour quelque mais il indique que le manque de constructions avec des toits traditionnels dans les concessions a une part de responsabilité dans cette situation.
Dans ces localités, une visite de terrain nous a permis de découvrir par endroits des champs de coton prêts à être récoltés mais qui sont toujours dans les champs avec une bonne partie par terre à cause des vents et des pluies tardives. Ainsi, les producteurs craignent que leur coton perde de sa qualité et soit en deçà des attentes de la Société burkinabè de fibres textiles (SOFITEX), à qui ils comptent le vendre.
Pour Modeste Somé, cette année avec ces pluies tardives, les cultures vivrières tout comme celles de rente sont menacées et cela risque de faire baisser considérablement la quantité prévisionnelle. Selon lui, à cette période, même les cultures comme le riz, qui a généralement besoin de beaucoup d’eau, n’en ont plus besoin, ce qui fait que toutes les cultures sont menacées par ces dernières pluies.
A notre avis, cette situation est imputable au changement climatique induit par les gaz à effet de serre. Et cela mérite qu’une réflexion soit menée pour créer des conditions favorables au séchage des récoltes, même en cas de pluies, afin d’éviter les crises alimentaires malgré la bonne campagne agricole que connaissent certaines localités.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné